la pénitence monacale.

Publié le 4 Mars 2016

 

 

 

Après la prière, la pénitence: ce sont les deux ailes données au moine, pour s'éloigner de la terre et s'approcher du ciel.

 

Dans sa pénitence comme dans sa prière, le religieux voit deux choses: Dieu et l'homme. Dieu, le premier, l'homme ensuite.

Il voit Dieu, qu'il faut glorifier et apaiser; il voit l'homme, qu'il faut purifier et sanctifier. Il veut en premier lieu, par sa prière, glorifier Dieu; et par sa pénitence, l'apaiser. Il veut ensuite, par sa pénitence, purifier l'homme; et, par sa prière, le sanctifier. Voilà pourquoi il prie et pourquoi il se mortifie: voilà pourquoi il consume sa vie dans l'oraison et les macérations. Il se consacre à Dieiu et à l'humanité, intercesseur et réparateur pour l'humanité auprès de Dieu.

 

Toutes les voies de Dieu sont la miséricorde et la justice. Toutes les voies de Dieu, c'est-à-dire, les voies par lesquelles il vient à l'homme et par lesquelles il ramène l'homme à lui.

La miséricorde répand les dons et les grâces, la justice ajuste les mérites et les démérites. Et la miséricorde, qui donne, veut être priée; la justice qui ajuste, veut être payée. La miséricorde de Dieu attend la supplication de l'homme, et sa justice attend sa réparation. La pauvreté de l'homme a besoin de la miséricorde qui donne; son iniquité a besoin de la justice qui ajuste. La pauvreté doit prier, l'iniquité réparer.

(nb: quid de la miséricorde sans le saint sacrifice de la messe? ... )

 

Jésus-Christ, qui est sans cesse vivant, afin d'intercéder pour nous, auprès de la miséricorde souveraine, est aussi sans cesse mourant sur l'autel, afin d'apaiser pour nous la justice infinie.

Et le moine, qui est venu enfermer sa vie auprès d'un tabernacle, mêle chaque jour la petite goutte d'eau de son sacrifice au vin du sacrifice du Rédempteur, afin d'accomplir en sa chair ce qui manque aux souffrances du Christ, pour l'Eglise qui est son corps.

 

Chaque jour l'iniquité abonde; et le religieux s'est séparé du monde mauvais où l'iniquité abonde, afin de s'approcher avec foi du trône de la grâce et d'y trouver la miséricorde et d'en obtenir les secours de grâce opportuns, de telle sorte que, là où abonde l'iniquité, la grâce arrive à surabonder.

Il s'immole donc auprès de Jésus et avec lui, d'abord en holocauste, qui est le sacrifice pour l'honneur divin; heureux d'offrir à son Seigneur l'accomplissement des voeux que ses lèvres ont prononcés.

Il s'immole ensuite en victime pacifique, qui est le sacrifice pour le péché, heureux de coopérer avec l'Agneau, à ôter le péché du monde!

Et quelles pénitences offre-t-il à Dieu avec Jésus-Christ? D'abord les séparations et les sujétions imposées par ses voeux. Il brise les liens avec la famille, les relations du monde, les divertissements extérieurs, les jouissances de la richesse, les fantaisies de l'indépendance.

Les pénitences de règle: la clôture et le silence, le coucher sur la dure et le lever de nuit, le cilice et la discipline, l'abstinence prolongée et quelquefois perpétuelle, les jeûnes fréquents, le travail spirituel, intellectuel ou matériel,

Les pénitences providentielles, c'est-à-dire, celles que le Souverain Maître aime à demander aux âmes décidées à ne lui rien refuser. Ainsi les épreuves ordinaires du froid comme dans une certaine abbaye où un certain moine s'aimait à dire:" ici on est enrhumé 364 jours sur 365" !! ou de la chaleur, (on les plaint assez par de très grands froids, supporter une bure par de très grosses chaleurs, on ne s'imagine pas.. !)

des accidents ou des maladies, des contrariétés, de la vie commune,  des désolations spirituelles, des angoisses du coeur et des ténèbres de l'esprit.

 

Toutes ces croix, le religieux les prend dans la mesure où sa vocation le lui demande: il les prend et il les porte avec joie, à l'exemple et en compagnie de son Sauveur.

 

Il prend les croix de sa vocation, celles-là; mais point d'autres. - Pourquoi? parce que les croix de sa vocation lui viennent de Dieu, lui sont imposées par Dieu; elles sont divines et elles ont une vertu divine.

Elles lui viennent de Dieu, par sa règle et par les évènements.

Le religieux se défie des pénitences humaines, qui n'ont qu'une vertu humaine, c'est-à-dire, qui démolissent l'homme sans édifier Dieu en lui.

Les pénitences divines sont merveilleuses d'à propos, pour détruire le mal humain et réparer la construction divine.  Ce sont des remèdes d'un discernement si pénétrant, qu'ils vont, que dans les dernières fibres de l'être, saisir jusqu'aux dernières traces du mal, assainissant ainsi et rendant à leur pureté et à leur vigueur première toutes les facultés.

Voilà pourquoi le religieux y a foi et y recourt; et voilà pourquoi il évite les autres...

 

un moine.

 

 

 

Mon Dieu, donnez-nous beaucoup de moines

de saints moines.

 

Rédigé par Philippe

Publié dans #spiritualité

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