Sana animam meam, quia peccavi tibi.
Publié le 24 Février 2020
Dieu est le seul qui connaisse bien la profondeur des plaies de notre âme, et le seul par conséquent qui puisse les guérir. Recourir à lui et le prier d'avoir pitié de nous, non pas tant en nous épargnant qu'en faisant servir ses châtiments à guérir notre âme des plaies qu'elle s'est faites en péchant contre lui.
Si celui qui n'a point connu le péché a été si puni si sévèrement, si le miséricordieux Médecin qui est venu au monde pour nous sauver de toutes nos maladies n'a pas daigné d'augmenter lui-même le nombre des malades, et n'a pas rejeté l'amertume des remèdes, ne sommes-nous pas bien plus obligés de souffrir avec patience la main de ce Médecin suprême, lorsqu'il nous fait quelque incision douloureuse, mais salutaire, pour nous guérir de nos péchés?
Confiez-vous entièrement à la main de ce céleste Médecin, qui ne se trompe point jusqu'à couper les chairs saines au lieu des chairs gangrénées. Il connait à fond ce qu'il examine, il connait nos défauts, parce qu'il a fait notre nature; il discerne ce qu'il a créé en nous de ce que nos désirs déréglés y ont ajouté.
(st Augustin)
" Guérissez mon âme, Seigneur, guérissez mon âme, parce que j'ai péché contre vous." Oui, j'ai péché, et ce n'est ni mon naturel, ni mon tempérament que j'en accuse; il ne tenait qu'à moi de le régler, et je savais assez, quand je le voulais, le tenir dans l'ordre; cette passion, qui m'a dominé au préjudice de votre loi, n'a jamais eu sur moi d'empire au préjudice de mes intérêts.
" J'ai péché contre vous, et j'aurais tort de m'en prendre au monde, car le monde, tout pernicieux qu'il est, n'a eu d'ascendant sur moi qu'autant qu'il m'a plu de lui en donner. "
(Bourdaloue)
" Oh, comme c'est bon d'avoir le Christ souffrant en soi ou plutôt d''être le Christ souffrant. C'est cela qu'Il veut être avant tout en nous: le Christ de l'Eucharistie est le Christ immolé, c'est sous cette forme de Christ immolé qu'Il a voulu rester et qu'Il revient chaque jour parmi nous.
Il a voulu connaître nos préoccupations, nos épreuves, nos espoirs, mais aussi nos déceptions. Il a souffert et n'a pas trouvé honteux de laisser voir qu'il souffrait. Il a pleuré et Il n'a pas caché qu'Il pleurait. Il " a eu peur " de la souffrance et de la mort. Et tous ses amis ont pu Le voir avoir peur.
L'acceptation de la volonté du bon Dieu, par delà notre pauvre chair que nous pouvons empêcher de souffrir, elle est à la fine pointe de notre âme, au plus secret de nous-même, où se situe la foi, là où est accroché notre amour du Christ.
rp Peyriguère