au 15 Août: assomption de la ste Vierge.

Publié le 2 Août 2011

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Mère de mon Dieu, de mon Rédempteur, ne se présente-t-elle pas à ses pieds comme une médiatrice, assurée de l’infaillibilité de son crédit ; comme une interprète, favorable à tous mes besoins ; comme une Patronne, toujours disposée à m’obtenir le bon usage des trésors qui me furent promis sur la Croix ? Ah ! ce Fils adorable qui, pendant trente années d’une vie cachée, daigna lui témoigner tous les égards d’un amour soumis, ne cesse pas de faire encore découler au Ciel, sur elle, toutes les prérogatives de la divine maternité. Elle peut tout ce qu’il peut lui-même, par la communication de puissance qu’elle tient de lui ; il est tout puissant par essence, et elle par grâce ; il l’est indépendamment de Marie, et Marie l’est dépendamment de lui ; Jésus-Christ peut tout par lui-même, Marie peut tout par Jésus-Christ.

 

Quelle étendue d’espérance ne m’offre donc point cette mère de Dieu, réunie à lui dans le séjour de sa puissance suprême ? Que ne m’obtiendra-t-elle point de biens à la source même, d’où ils peuvent uniquement se répandre sur moi ?

 

Que de mérites d’ailleurs qui enrichirent Marie sur la terre, et qui dans le Ciel, où ils forment sa couronne, parlent et sollicitent en ma faveur ? Cette pureté sans tache, cette humilité profonde, cette constante résignation, cet amour fervent et fidèle, qui sanctifièrent tous ses sentiments et toutes ses œuvres, ne sont-ils pas, aux yeux du Père céleste, des objets de complaisance qui m’attireront ses grâces, toutes les fois que je les réclamerai auprès de son cœur ? Quelle voix plus proche à le toucher, à le fléchir, que celle de ses dons multipliés sur l’âme qu’il a le plus aimée sur la terre ?

 

Quel usage aussi cette Vierge glorifiée ne fait-elle pas de ses récompenses, pour m’y associer un jour ? Non, point d’instant où elle ne soit disposée à employer pour moi les droits du bonheur dont elle jouit. Si elle les présente aux yeux de ma foi, dans son Assomption, c’est pour m’annoncer tout ce qu’elle m’obtiendra de grâces pour y parvenir. Plus elle possède de gloire et d’honneurs, plus elle est empressée de me les communiquer ; plus elle approche du trône d’où coulent tous les biens, plus elle désire de m’en approcher moi-même. La Mère de Dieu, heureuse, n’oubliera point sa fille ; tandis que son Dieu fera sa récompense, mes intérêts animeront sa tendresse. Ah ! quelle vive confiance ne fournit point à mon cœur la vue des grandeurs de Marie dans son Assomption !

 

 

Elevée au plus haut comble de gloire dont une créature puisse être favorisée, elle devient pour moi, comme pour tous les hommes, le précieux canal de tous les trésors du salut. Si elle est revêtue de toutes les splendeurs les plus avantageuses au succès de mes prières, je dois être convaincue aussi de toute la volonté qu’elle a de les exaucer. Qui peut mieux m’assurer de ces dispositions bienfaisantes de son cœur maternel, que le souvenir de tant de faveurs dont elle n’a cessé de me prévenir ? Que ma reconnaissance me les rappelle en ce moment. Combien de traits marqués ne retrouverai-je pas sur chacun de mes jours, de cette protection singulière ? Sans m’arrêter à l’extrémité des dangers auxquels ma vie a été plus d’une fois exposée, et qu’elle a daigné écarter ; combien de circonstances critiques, pour mon âme, n’a-t-elle pas jusqu’ici détournées ? Que de biens spirituels ne m’a-t-elle pas obtenus ; que de grâces préservatrices ; que d’inspirations saintes, de constance, de ferveur, de retour au service de mon Dieu, lorsque je commençais à n’y apporter qu’une tiédeur souvent funeste, surtout par les conséquences qu’elle aurait pu entretenir ? Que de reproches secrets dans mes infidélités ? Que j’ai été exacte à les solliciter en vertu de sa médiation, ou que d’autres s’y soient employés en vue de mes besoins, toujours cette Mère miséricordieuse a veillé sur moi avec bonté. Aucune de mes misères spirituelles qui ait échappé à sa tendresse toujours active, toujours inquiète pour mon salut.

 

Pénétrée, comme je dois l’être, de la plus vive reconnaissance pour tout ce que je dois, Vierge Sainte, à votre cœur maternel, je ne puis m’en acquitter plus dignement qu’en empruntant, dans ce glorieux jour, les sentiments de l’Eglise, cette épouse chérie de votre Fils bien-aimé.

 

Je vous salue dans ce haut comble de gloire où vous avez été élevée par votre Assomption. Je vous y reconnais pour ma souveraine après Dieu, et comme ma mère auprès de Dieu. C’est par vos mérites et par votre intercession, que j’espère recouvrer la véritable vie, la vie de mon âme, la grâce et l’amour de Jésus votre Fils ; et avec ces biens, uniquement dignes de mes désirs, la paix, la consolation, la force, la persévérance dans son service.

 

Condamnée à couler tous mes jours dans un monde qui n’est pour moi qu’un séjour d’exil, fille d’Adam, fille du péché, j’ai recours à vous, mère d’un Dieu mort pour moi. Ecoutez mes gémissements et mes cris ; daignez les porter, les faire entendre à ce cœur divin que sa miséricorde y a rendu tant de fois sensible, et qui ne demande qu’à les exaucer.

 

Le sang qu’a versé pour nous ce charitable médiateur, intercède sans cesse pour moi, je le sais, et ma foi me l’apprend : mais, hélas ! tant d’abus que j’en ai fait, et que j’en fais encore si souvent, me rendent indigne de paraître au trône de sa clémence ; vous seule, ô Mère de miséricorde, pouvez fléchir mon juge, et me rendre sa faveur.

 

Quelque profondément invétérées, quelque multipliées que soient mes misères spirituelles, elles ne rebuteront point vos bontés ; je suis résolue de ne plus aimer tout ce que votre Fils a pu haïr en moi ; voilà sur quoi je fonde tous les vœux que je vous adresse. Jetez donc sur moi un regard miséricordieux, pour que j’en obtienne quelqu’un, qui me soit propice, de la part de mon Sauveur ; bonheur unique que j’ambitionne : vous n’avez été choisie, prédestinée, glorifiée au-dessus de toutes les créatures, que pour me les procurer.

 

Dès ce monde, j’en goûterai les fruits, par cet heureux état qui fait la richesse d’une âme en grâce, et après ce court pèlerinage, que j’ai à passer sur la terre, je célébrerai à jamais les bienfaits de votre clémence, de votre douceur, de votre miséricorde.

 

Que j’en éprouve donc, ô ma tendre mère ! les constants et salutaires effets. Je les partage, ces dons de votre Fils, ces abondantes bénédictions, avec tous les sujets d’un Royaume, qui, dans ce jour, vous a été dévoué, par une confiance spéciale, avec le Monarque, dont les intérêts sont si chers à mon cœur, avec une famille qui se fait gloire d’être la vôtre, avec tous les fidèles qui professent, et qui défendent votre culte.

 

Soyez toujours, Vierge Sainte, dans l’usage de mes grandeurs, ma protectrice et mon modèle ; dans mes dangers, mon appui et mon refuge, dans mes travaux pour le Ciel, mon soutien et mon espérance, Ainsi soit-il.

 

 

 Carmel 

 

pour nos futurs jeunes profes, ave Maria.

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Rédigé par philippe

Publié dans #spiritualité

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