Bon et très saint Carême 2013

Publié le 12 Février 2013

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  "Quelle grâce que cette paternité spirituelle qui continue mystérieusement, spécialement dans la prière et l'adoration et qui nous conduit au Père des cieux.

 

"Alors cher grand frère, je vous souhaite un beau et saint carême, ce temps de grâce qui va nous revivifier, en union de prière bénédictine! (spécialement au moment des complies, cet office que le père Henry aimait tant...)"  ... merci petite soeur, pareillement,  pour le pape et tous nos petits moines.  ! 

 

 

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  L'esprit de mortification est suffisamment indiqué par le jeûne de quarante jours de Notre-Seigneur pour qu'il figure comme recommandation essentielle dans le Carême institué par l'Eglise.

 

  Le jeûne et l'abstinence, voilà assurément ce que "l'homme animal" accepte le moins volontiers. Leur discipline actuelle est pourtant bien mitigée pour les fidèles. S'ils veulent que la "retraite" quadragésimale soit bénie et bien profitable à leur âme, il leur faudra vaillamment et joyeusement s'imposer ces sacrifices corporels, où ils trouveront finalement une austère saveur, celle de l'amour qui donne.

 

C'est ce que chante si bien le Psaume XVIII, utilisé dans l'Offertoire du troisième dimanche de Carême :" Vos préceptes, Seigneur, réjouissent les coeurs... Ils sont plus doux que le miel, que le rayon de miel; aussi votre serviteur les observe;; à les garder on trouve une grande récompense."

 

La Préface de la messe énumère, dans la concision de son lyrisme, les avantages de cette pénitence:" Elle éteint les passions, élève l'âme, donne la force et assure la récompense."

 

Il va s'en dire que le jeûne et l'abstinence ne sont qu'un moyen - ecclésiastiquement obligatoire - et non un but; et que l'esprit de mortification qui les domine devra suggérer bien d'autres sacrifices, de petits sacrifices parfois extrêmement méritoires, exercices de patience et autres.

 

Aux premiers siècles de l'Eglise, les chrétiens se gardaient constamment de tout ce que l'esprit du paganisme, autour d'eux, multipliait, comme spectacles privés et publics, représentations théatrales, jeux de cirque etc... Aujourd'hui, l'esprit du paganisme pénètre profondément la société chrétienne elle-même, et ses distractions mélangées ou totalement perverses, cinémas, etc... Le Carême sera une belle occasion de réviser un certain relâchement, pour soi et autour de soi, qui ne convient pas à une âme vraiment chrétienne.

 

La sainte quarantaine, autrefois, comportait toute une discipline, avec rites et prières, pour la préparation au baptême, et pour la réconciliation des pénitents publics. On peut et doit en retenir tout au moins que le Carême est pour l'occasion de nous rappeler les engagements du baptême et nos responsabilités de chrétiens; il doit aussi renouveler en nous l'esprit de componction et de contrition qui convient à des pécheurs, et qui nous préparera à recevoir avec ferveur le sacrement de pénitence, en vue de la communion pascale.

 

Pour conclure, remarquons que si ces vérités sont parfois oubliées, ou tout au moins diminuées, c'est que :"Sans le secours de la sainte liturgie on n'est guère porté à faire carême, et peu à peu, livré à soi-même, on ne sait plus vivre chrétiennement."

 

dom Jean Mazé.

 

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Une vie sans austérité s'évade pratiquement des perspectives de la Rédemption. Toutefois nous ne pouvons laisser dans l'ombre les pénitences involontaires qui tiennent dans la vie une très grande place, la plus grande pourrait-on dire.

 

Les détachements que nous imposons à nous-mêmes sont relativement restreints et n'atteignent généralement pas le but qu'ils se proposent. Par contre, les épreuves de la vie sont de tout instant et paraissent aussi des moyens plus sûrs d'expiation.

 

Il n'est pas tellement nécessaire, en effet, d'aller à la recherche de la pénitence; elle-même vient au-devant de nous. Souvent inattendue, nous ne la désirons pas. Elle ne nous consulte pas et les visages qu'elle revêt  sont aussi divers que les aspects de notre vie personnelle. Nous n'en finirons pas si nous voulions, dans la trame de notre existence, énumérer toutes les formes de cette visiteuse indiscrète.

 

Elle les revêt tour à tour, quelquefois toutes en même temps. Elle s'appelle angoisse, tristesse, séparations, désolations, trahison, maladie, travail, et, quels que soient  les noms, il y a une chose certaine, elle est là comme un fait brutal.

 

Or, ce fait, nous n'avons pas à le choisir, mais à l'accepter. Et c'est là, où précisément nous pouvons trouver une expiation vraie, certaine, parce que permise ou voulue par Dieu.

 

En effet, nous ne savons pas exactement si nos pénitences volontaires sont acceptées de Dieu, ni si elles lui sont agréables. Et puis nous pouvons nous faire illusion sur leur valeur, voire même y trouver ce qu'elles ont pour but de combattre: l'orgueil et l'amour-propre. On a vu des ermites du désert se perdre par une pénitence inconsidérée, et des âmes généreuses manquer par détachement à leur devoir d'état. A cette limite, la pénitence n'est plus une réparation, elle devient une erreur.

Mais la croix que Dieu lui-même met sur nos épaules en la taillant à notre mesure, la croix lourde et longue de notre vie - ne peut-on pas identifier la croix et notre vie -, c'est bien celle-là qui est l'expiation véritable, parce que installée au coeur même du problème, dans la trame que nous avons à tisser chaque jour.

 

Seuls les chrétiens inattentifs ne discernent pas, à ce point de vue, toute la richesse de l'instant présent; ils préfèrent chercher à côté... ils choisissent souvent à côté. Et cependant, chaque minute apporte avec elle son détachement. Tantôt il faut renoncer à ses idées, tantôt à ses désirs et à ses vouloirs, tantôt à ses affections, tantôt à sa tranquillité et à son bien-être, tantôt à tout cela en même temps. Le fait est un merveilleux facteur de renoncement.

Vous souvenez-vous de cette belle pensée de Pascal? "Si Dieu nous donnait des maîtres de sa main, comme il faudrait les accepter: les évènements sont nos maîtres."

 

De plus, les pénitences que nous choisissons ne nous atteignent pas toujours profondément.

 

La vraie pénitence est celle qui, finalement, mortifie notre amour-propre, cause de tous nos maux. Or généralement, nous choisissons des choses qui peuvent nous faire physiquement souffrir en nous imposant une gêne ou une contrainte, mais qui, moralement, ne nous font pas beaucoup de mal. Je parlais plus haut de l'orgueil qui se glisse dans la pénitence même: ce n'est pas inouï de remarquer des coïncidences entre un grand amour-propre et des pénitences extraordinaires.

 

Mais l'action de Dieu qui s'exprime par les faits est infiniment pénétrante. Les démentis que nous donne la vie viennent brusquement projeter une lumière, celle même de Dieu, sur toutes ces recherches de nous-mêmes que nous n'y avions pas aperçues; ils éclairent au vrai nos âmes et nos mobiles secrets. A ces pénitences, nous ne pouvons pas échapper. Pourquoi le ferions-nous? Elles sont si bonnes! Bénissons la main qui nous les envoie et demandons de voir clair.

 

Il semble donc que l'abandon à la volonté du bon Dieu soit encore la plus sûre et la plus exacte des pénitences, la plus efficace par conséquent et la plus réparatrice.

 

Nous ne saurions nous en étonner. Dieu est notre maître de perfection, il sait bien mieux que nous ce qui nous convient en cette matière, car il nous connait et il nous aime d'une façon très précise. Nous ne pourrions trouver de meilleur éducateur. Ce sera donc faire preuve de docilité spirituelle que d'être attentif à discerner en chaque évènement de notre existence l'aspect providentiel que Dieu veut y mettre.

 

Abandonnons-nous donc pleinement à son bon vouloir et nous trouverons, par le fait, une ample matière à nos désirs d'expiation.

 

 

frère Pierre Dorange O.P.

 


Rédigé par philippe

Publié dans #spiritualité

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W
<br /> Bon et saint carême au "petit placide" et à ses amis.<br />
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P
<br /> <br /> merci Roger à vous pareillement... pour le pape et tous nos moines . !<br /> <br /> <br /> <br />