«Les Kurdes ont besoin d'armes», déclare Mgr Rabban Al-Qas, évêque d'Amadiyah, au Kurdistan irakien

Publié le 20 Août 2014

Photo: Jacques Berset

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Erbil: 12 millions de dollars ont été alloués par décision du Premier ministre du Kurdistan aux réfugiés chrétiens de la Plaine de Ninive, a déclaré Mgr Rabban Al-Qas, évêque chaldéen d'Amadiyah, au nord du Kurdistan. L'Eglise chaldéenne, à travers ses prêtres, procède actuellement au recensement des ménages dans le but de pouvoir répartir les aides, a-t-il confié à l'agence de presse catholique romaine AsiaNews.

 

«Nous voulons avoir les chiffres exacts – souligne l'évêque – le nombre de familles, le nombre d'enfants qu'elles ont, le lieu d'origine et où elles sont logées. Il y aura plus de 36'000 chrétiens qui bénéficieront des fonds mis à disposition par le gouvernement kurde».

 

La reprise du plus grand barrage d'Irak, sur le fleuve Tigre, à une cinquantaine de kilomètres en amont de Mossoul, par les peshmergas kurdes, appuyés par l'aviation américaine, le 17 août, est un premier pas important. Pour Mgr Rabban Al-Qas, il s'agit d'un tournant dans la guerre en Irak, et le commencement de la reconquête des villages la Plaine de Ninive tombés aux mains des islamistes dans la nuit du 6 au 7 août 2014, provoquant la fuite de plus de 100'000 chrétiens.

 

Mais, pour l'évêque chaldéen d'Amadiyah, l'avancée des peshmergas et des soldats de l'armée irakiennes est freinée par les mines antipersonnel et les engins piégés laissés dans le terrain, sur les routes et dans les édifices par les jihadistes de l'Etat islamique (EI). Il faudra des artificiers pour déminer, lors d'une opération à grande échelle, les régions reconquises rendues inhabitables. Les peshmergas, confirme le prélat, sont «prêts pour la guerre», «mais nous avons besoin d'armes et du soutien de la communauté internationale, afin d'être en mesure d'arrêter les terroristes et de créer le vide autour d'eux».

 

Ne pas oublier la responsabilité de ceux qui ont financé les jihadistes!

 

 

 

Gianni Bottalico, président national des Associations Chrétiennes des Travailleurs Italiens (ACLI), a dit son opposition à la livraison d'armes italiennes aux Kurdes, estimant que ce n'est pas ainsi que l'on pourra arrêter l'EI. A ses yeux, c'est seulement la communauté internationale, par le biais de l'ONU, qui peut le faire, en faisant toute la lumière sur les financements des jihadistes et mettant en face de leurs responsabilités ceux qui ont financé et armé «cette horde de violents de l'EI».

 

Les jihadistes ont tiré un énorme avantage de la déstabilisation de la Libye et de celle qui est en cours en Syrie, et qui s'est poursuivie «dans l'Irak dévasté à la suite de la longue guerre d'occupation américaine», a-t-il souligné à la veille de la séance d'information des ministres des Affaires étrangères et de la Défense aux commissions parlementaires des Chambres. Il a demandé que ne se répètent pas les erreurs du passé, et que l'on tienne compte «des leçons de l'histoire», «en faisant toujours prévaloir les raisons de la paix par un dialogue patient et courageux».

 

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Rédigé par philippe

Publié dans #divers

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