Louise de Marillac.

Publié le 15 Mars 2010

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« Me mettant en la présence de Dieu pour faire l'oraison sur la visite et le service de nos maîtres, les pauvres malades , il m'est venu en l'esprit que nous avons grand intérêt de bien savoir ce que Dieu veut que nous y fussions, afin qu'il soit éternellement glorifié de ses créatures.

 

« Je me suis proposé, si j'étais assez heureuse pour les visiter, de leur faire entendre que pour faire un bon usage de leur maladie, ils la doivent souffrir comme venant de la main paternelle de notre bon Dieu , qui ne fait rien que pour notre mieux.

Que pour faire que tout ce que nous souffrons lui soit agréable, il lui faut offrir toutes nos douleurs avec celles de son Fils , lui représentant les mêmes souffrances de son Fils, comme nôtres par son amour.

Que ce serait une chose agréable à Dieu, de dire souvent de cœur, ainsi que Notre-Seigneur disait au jardin des Oliviers, que sa sainte volonté soit faite. Qu'ils se doivent disposer à recevoir la grâce de Dieu par les sacrements pour apaiser sa colère, qu'ils ont attirée par leurs péchés, et pour assurer leur salut dans l'incertitude où ils sont de la mort.

S'il y a quelque apparence que leur maladie soit mortelle, j'ai pensé que je devais leur faire faire des actes d'espérance , leur donnant le plus de connaissance de la miséricorde de Dieu que je pourrai ; essayant d'en trouver en eux des sujets, comme des dangers de mort, dont Dieu les a préservés , lors peut-être qu'ils étaient en péché mortel.

Qu'après avoir reçu tant de grâces en leur vie, ils doivent espérer de Dieu une grande miséricorde après leur mort, mais qu'il s'y faut disposer par un vrai regret de l'avoir offensé.

Je voudrais aussi leur pouvoir donner quelque connaissance de la grandeur, de la beauté , et de la charité de Dieu ; de la joie de le posséder éternellement; de la gloire des âmes bienheureuses. Que pourvu que notre ame parte de ce monde dans la grâce et l'amour de Dieu, nous sommes assurés de jouir de toute cette gloire.

Que tous les moments de leur vie où ils ont été sur la terre en la grâce de Dieu, et tous ceux de la maladie présente, leur serviront à cela par les mérites de Jésus-Christ.

 

» S'ils reviennent en convalescence, j'ai pensé que je les devais avertir de remercier Dieu de la santé qu'il leur donne, leur représentant que c'est pour quelque bon sujet qu'il les laisse au monde, et qu'il ne les a pas appelés à lui.

Qu'ils doivent croire que le principal dessein de Dieu est de leur donner encore du temps pour penser à leur salut, et non pas pour vivre , comme si nous n'étions créés que pour vivre un temps sur la terre. Et que puisque la vie de l'âme dure éternellement, il faut bien nous servir de tous les moyens que Dieu nous donne pour la rendre bienheureuse.

Qu'il faut donc prendre une bonne résolution d'aimer Dieu par-dessus toutes choses , et de ne l'offenser jamais mortellement.


Qu'un des plus forts moyens que nous ayons pour nous tenir en sa grâce, est la fréquentation des sacrements; et qu'il ne se faut pas croire, quand il se présente des difficultés qui en éloignent.


» Il faut essayer que mon cœur produise pour moi les mêmes affections que je désire leur donner, afin que je parle avec amour, et non par manière d'acquit. •

 

 

Une fille de la Charité servait avec beaucoup de soin et d'affection les malades dans un hôpital. II y avait un Turc parmi eux, et sûrement il n'était pas le plus traitable. La bonne Sœur lui porta un œuf, tout prêt à être avalé; ce brutal le lui jeia rudement au visage, et la mit elle et son linge dans un état qui n'est pas difficile à imaginer. Elle se retire , s'essuie tranquillement, et en fait cuire un second, qu'elle porte au malade. Il le reçoit avec un œil de colère, et en fait le même usage qu'il avait fait du premier. Deux épreuves pareilles auraient sans doute suffi à bien d autres : la vertueuse fille dont il s'agit ne se rebuta point: elle en fit cuire un troisième; et s'étant approchée du lit du mahométan , elle lui dit de ce ton de grâce que donne l'innocence: « Pour celui-ci, vous le prendrez pour l'amour de Dieu. »

Il le prit en effet, l'avala, et rentrant en lui-même : « Non , dit-il, il n'y a qu'une religion divine qui puisse inspirer de pareils sentiments. » Là-dessus il se fit instruire , reçut le baptême, et fut aussi bon chrétien qu'il avait été zélé musulman

 

vie de louise de marillac.

Rédigé par philippe

Publié dans #spiritualité

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