pèlerinage militaire : année de la foi

Publié le 27 Mai 2013

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A ceux qui invoquent la loi, Jésus propose la foi.

 

Face à l’expérience humaine qui souligne les défaillances et propose des compromis, face à la sagesse de la Loi biblique qui suppose l’inégalité et autorise le divorce,

 

face à notre histoire affective peut être douloureuse ou encore à faire,

 

Jésus propose le regard de la foi.

 

Quel est-il ? Pourquoi est-il nouveau ? En quoi nous rend-il différent ?

 

1. L’expérience humaine nous partage un regard de sagesse humaine.

 

Sur la question du mariage, nous constatons une chose : l’homme est faible ; il peine à garder la même femme. C’est un fait solidement validé aujourd’hui. Et nos militaires n’échappent pas à cette difficulté. Les missions lointaines, la vie conjugale fragmentée, les fatigues et les tensions fabriquent des séparations. Il y a là un réalisme presque universel conforté par des sagesses religieuses. Ainsi la Loi mosaïque autorise un acte de répudiation, elle permet le divorce. Le bon sens préside à cette manière de voir et de faire.

 

Il faut savoir engranger dans nos discours chrétiens ce monde mêlé de bien et de mal, mélangé de courage et de faiblesse. Il faut éviter de proposer une vérité splendide mais irréaliste. Ainsi l’Ancien Testament montre l’homme avec les guerres, les drames, les limites. Et la loi de Moïse est une canalisation de ces énergies pétries de bien et de mal. Ainsi la loi du Talion, œil pour œil et dent pour dent, vise à contenir le mouvement de la vengeance.

 

Laissée à elle-même, la violence devient démesurée. De même la loi sur le mariage canalise les divorces, elle les règlemente. L’homme ne peut faire n’importe quoi. En cela, elle est juste.

 

Si nous chrétiens, nous négligeons ce réalisme, on nous accusera d’être dans les rêves. On nous reprochera de ne pas avoir les pieds sur terre. On nous critiquera de nous couper du monde réel. On nous dira que notre parole n’a pas de force et qu’elle ne mord pas sur l’expérience quotidienne. Ainsi, en matière de mariage, on nous pourfendra avec des statistiques d’échec, de divorce, de rupture. Et le monde nous jettera à la figure le manque de miséricorde : « l’Eglise est sans pitié en refusant de marier les personnes divorcées. »

 

Le Christ ne fait pas mine d’ignorer cette faiblesse humaine.

 

Il répond d’abord aux pharisiens : « c’est en raison de votre endurcissement qu’il a formulé cette loi. » Il sait mieux que quiconque nos faiblesses, nos trahisons, nos difficultés à franchir la barrière de la durée. Et pourtant, il nous propose autre chose. Mais comment pouvons aller plus loin que cette prudence pleine de réalisme ?

 

2.

 

La révélation divine nous dévoile le monde de la grâce

 

Après avoir noté la dureté de nos cœurs, le Christ ajoute :« ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas. »

 

Il nous ouvre les yeux sur un autre élément. Cet élément, jusque là, n’avait pas été pris en compte : Dieu s’engage à nos côtés. C’est Lui qui unit l’homme et la femme. La foi nous fait voir les choses dans une autre lumière qui complète nos expériences. Il ne suffit pas de dire la faiblesse de l’homme. Il faut aussi voir la richesse de Dieu. Sans négliger la dureté de l’homme, la foi montre aussi l’absolu, la conversion possible et l’engagement de Dieu.

 

A propos du mariage, la foi désigne le lien indissoluble entre l’homme et la femme, irréversible comme l’est l’amour de Dieu pour chacun de nous. Imaginons que nous cheminions dans une forêt, de nuit. A peine discernons-nous la piste. Les arbres autour apparaissent sombres, plein de maléfices et de dangers. Et puis, au terme de la nuit, le jour vient. Le sentier n’a pas changé mais le regard s’élargit. La lumière révèle la beauté des arbres et les angoisses des ténèbres s’éloignent pour le charme de la futaie.

 

Ces deux visions s’opposent-elles ? Faut-il choisir entre les deux ou, comme le Christ nous y invite, tenir l’une et l’autre ? Soyons réalistes et croyants !

 

La raison, fruit de notre expérience, nous dit qu’il est inhumain de marier l’homme et la femme de façon indissoluble. Mais la raison et l’expérience regardent seulement la dureté du cœur. Le mal saute aux yeux, nous le savons. Et c’est vrai que l’Evangile parle aussi des cœurs de pierres. C’est vrai que l’Eglise prolonge ce discours en parlant du péché originel, des péchés, de la convoitise en l’homme. A ne regarder que cela, il faudrait permettre à l’homme et la femme de divorcer. Le monde a les yeux fixés sur le mal et il presse l’Eglise d’abandonner son mariage indissoluble. A regarder sa tragique faiblesse, l’homme ne peut pas avoir confiance en l’autre et en lui-même.

 

Mais la foi, fruit de la révélation, nous fait aspirer à une fidélité totale. Parce que la foi regarde aussi l’extraordinaire grâce en l’homme. Elle n’exclue pas sa faiblesse mais elle voit aussi sa richesse. La foi lit dans l’homme sa capacité à réagir au don gratuit de Dieu. La foi nous permet d’atteindre le projet de Dieu sur l’homme, souvent caché par les échecs. Elle illumine les dons divins qui l’emportent sur nos misères. Bref, la foi englobe tout et elle pousse l’homme à avoir confiance en l’autre et en lui-même.

 

La foi n’est donc pas une forme d’inconscience. La foi n’est pas un rêve pour poète. La foi est réaliste mais elle voit plus loin que l’échec. Elle voit les immenses capacités que nos prudences négligent. Elle connaît les possibles rebonds, les résiliences ouvertes. Elle n’enferme jamais l’homme dans son impasse mais elle éclaire toujours l’issue nouvelle. Elle est source d’enthousiasme pour ce qui paraît impossible à l’homme. Ce qui impossible pour l’homme sans Dieu est possible pour Dieu dans l’homme.

 

Foi et raison. Les deux ailes de l’esprit se combinent pour nous aider à vivre en grand sans vivre au-dessus de ses moyens.

 

Pour vivre haut sans avoir le vertige.


Pour vivre loin sans avoir la nostalgie.

 

Apprenons à regarder l’homme, le mariage, avec le regard de la raison et celui de la foi. Ne marchons pas dans ce monde comme si Dieu n’existait pas, comme si nous n’avions pas la foi. La foi nous a ouvert les yeux. Gardons-les ouverts.

 

mgr Ravel diocèse aux armées

 

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Rédigé par philippe

Publié dans #spiritualité

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