crux fidelis. hymne de la Passion.

Publié le 18 Mars 2016

 

" O croix fidèle, arbre unique par ta noblesse, nul bois n'a jamais porté de fruit semblable à celui qu'on voit pendre à tes rameaux sanglants! Tout y est doux, le bois, les clous et le poids qu'ils soutiennent".

 

C'est une foule immense qui chante ainsi. Dans cette foule immense, je vois des millions de martyrs de tous les âges et de toutes les conditions, qui ont affronté les plus horribles souffrances pour unir leur témoignage de leur sang au témoignage de Jésus-Christ, et affirmer ainsi sa divinité.

La nature, par toutes ces voix les plus touchantes et les plus persuasives, protestait contre leur sacrifice, mais ils ont entendu le cri du grand martyr: " Debout, marchons:" Surgite eamus, et ils ont répondu:" Armons-nous de patience et courons au combat qui nous est proposé, les yeux fixés sur l'auteur et le consommateur de notre foi, Jésus, qui au lieu de la joie qu'il pouvait se promettre, a méprisé l'ignominie et enduré le supplice de la croix."

Près des martyrs, je vois les pénitents, austères amants de la douleur, qui, pour crucifier leur chair, ont inventé des tourments dont la délicatesse mondaine se scandalise. Les abstinences, les jeûnes, les haires, les cilices, les chaînes, les verges cruelles, ont servi d'instruments à ces sublimes bourreaux, pour graver, en leur corps, l'image des saintes tortures qu'ils ont contemplées sur la croix.

" Le Christ a souffert, disaient-ils, pour nous servir d'exemple, afin que nous suivions ses traces. Comme ce vaillant capitaine, allons à la gloire par la passion. Comme ce miséricordieux rédempteur, immolons-nous volontarement, et sauvons le monde par nos douleurs."

 

Après les pénitents, ce sont les affligés.

Grand Dieu, quelle légion de coeurs meurtris par l'injustice, l'ingratitude, le mépris, l'injure, le désanchantement!

Que d'yeux en larmes, que de vies penchées vers le désespoir!

Trop souvent rebutées, les consolations humaines n'osent plus approcher de ces infortunés, mais dès qu'ils se tournent vers le crucifié, une voix tendre les appelle:" Venez vous tous qui êtes écrasés par le poids de vos peines, venez à moi et je vous consolerai." Et ils viennent, et dans l'embrassement du grand martyr de l'injustice et de l'ingratitude, du plus méprisé et du plus maltraité des hommes, ils échangent leurs maux contre de mystérieuses promesses qui donnent à leur âme, toute à l'heure inconsolable, la force de vivre et de souffrir encore.

Vous aussi, pauvres pécheurs, plus nombreux que les martyrs, les pénitents et les affligés, vous accourez au pied de la croix. Ployée sous le fardeau de vos iniquités, votre âme tremblante cherche un refuge contre la justice divine, entre les bras du supplicié qui a promis le paradis au voleur pénitent et pardonné à ses bourreaux.

Quand vous avez baisé ses plaies et murmuré, à travers les sanglots de votre repentir, ces douces et consolantes paroles:"

 

Voici l'agneau de Dieu, voici celui qui

efface les péchés du monde,"

 

vous vous relevez le coeur confiant, et tout prêts à marcher dans une sainte nouveauté de vie.

 

R.P. Monsabré des frères prêcheurs.

 

Rédigé par Philippe

Publié dans #spiritualité

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