Publié le 7 Décembre 2008
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« L'homme doit être tout à fait sûr qu'à chaque instant Dieu le regarde du haut des cieux » Saint Benoît
Publié le 7 Décembre 2008
Publié le 7 Décembre 2008
Publié le 7 Décembre 2008
La deuxième image est beaucoup plus difficile et obscure.
Cette métaphore, tirée du Livre de la Genèse, nous parle à partir d'une grande distance historique, et ne peut être éclaircie qu'avec beaucoup de peine; ce n'est qu'au cours de l'histoire qu'il a été possible de développer une compréhension plus profonde de ce qui y est référé. Il est prédit qu'au cours de toute l'histoire, la lutte entre l'homme et le serpent se poursuivra, c'est-à-dire entre l'homme et les puissances du mal et de la mort. Cependant, il est également préannoncé que "la lignée" de la femme vaincra un jour et écrasera la tête du serpent, de la mort; il est préannoncé que la lignée de la femme - et en elle la femme et la mère elle-même - vaincra et qu'ainsi, à travers l'homme, Dieu vaincra. Si nous nous mettons à l'écoute de ce texte avec l'Eglise croyante et en prière, alors nous pouvons commencer à comprendre ce qu'est le péché originel, le péché héréditaire, et aussi ce que signifie être sauvergardé de ce péché héréditaire, ce qu'est la rédemption.
Quelle est la situation qui nous est présentée dans cette page?
L'homme n'a pas confiance en Dieu. Tenté par les paroles du serpent, il nourrit le soupçon que Dieu, en fin de compte, ôte quelque chose à sa vie, que Dieu est un concurrent qui limite notre liberté et que nous ne serons pleinement des êtres humains que lorsque nous l'aurons mis de côté; en somme, que ce n'est que de cette façon que nous pouvons réaliser en plénitude notre liberté.
L'homme vit avec le soupçon que l'amour de Dieu crée une dépendance et qu'il lui est nécessaire de se débarasser de cette dépendance pour être pleinement lui-même. L'homme ne veut pas recevoir de Dieu son existence et la plénitude de sa vie. Il veut puiser lui-même à l'arbre de la connaissance le pouvoir de façonner le monde, de se transformer en un dieu en s'élevant à Son niveau, et de vaincre avec ses propres forces la mort et les ténèbres. Il ne veut pas compter sur l'amour qui ne lui semble pas fiable; il compte uniquement sur la connaissance, dans la mesure où celle-ci confère le pouvoir. Plutôt que sur l'amour, il mise sur le pouvoir, avec lequel il veut prendre en main de manière autonome sa propre vie. Et en agissant ainsi, il se fie au mensonge plutôt qu'à la vérité et cela fait sombrer sa vie dans le vide, dans la mort.
L'amour n'est pas une dépendance, mais un don qui nous fait vivre.
La liberté d'un être humain est la liberté d'un être limité et elle est donc elle-même limitée. Nous ne pouvons la posséder que comme liberté partagée, dans la communion des libertés: ce n'est que si nous vivons d'une juste manière, l'un avec l'autre et l'un pour l'autre, que la liberté peut se développer. Nous vivons d'une juste manière, si nous vivons selon la vérité de notre être, c'est-à-dire selon la volonté de Dieu. Car la volonté de Dieu ne constitue pas pour l'homme une loi imposée de l'extérieur qui le force, mais la mesure intrinsèque de sa nature, une mesure qui est inscrite en lui et fait de lui l'image de Dieu, et donc une créature libre.
Si nous vivons contre l'amour et contre la vérité - contre Dieu -, alors nous nous détruisons réciproquement et nous détruisons le monde.
Alors nous ne trouvons pas la vie, mais nous faisons le jeu de la mort. Tout cela est raconté à travers des images immortelles dans l'histoire de la chute originelle et de l'homme chassé du Paradis terrestre.
Chers frères et soeurs! Si nous réfléchissons sincèrement sur nous et sur notre sur histoire, nous constatons qu'à travers ce récit est non seulement décrite l'histoire du début, mais l'histoire de tous les temps, et que nous portons tous en nous une goutte du venin de cette façon de penser illustrée par les images du Livre de la Genèse. Cette goutte de venin, nous l'appelons péché originel.
Précisément en la fête de l'Immaculée Conception apparaît en nous le soupçon qu'une personne qui ne pèche pas du tout est au fond ennuyeuse; que quelque chose manque à sa vie: la dimension dramatique du fait d'être autonomes; qu'être véritablement hommes comprenne également la liberté de dire non, de descendre au fond des ténèbres du péché et de vouloir agir tout seuls; que ce n'est qu'alors que l'on peut exploiter totalement toute l'ampleur et la profondeur du fait d'être des hommes, d'être véritablement nous-mêmes; que nous devons mettre cette liberté à l'épreuve, également contre Dieu, pour devenir en réalité pleinement nous-mêmes. En un mot, nous pensons au fond que le mal est bon, que nous avons au moins un peu besoin de celui-ci pour faire l'expérience de la plénitude de l'être. Nous pensons que Méphistophélès - le tentateur - a raison lorsqu'il dit être la force "qui veut toujours le mal et qui accomplit toujours le bien" (J.W. v. Goethe, Faust I, 3). Nous pensons que traiter un peu avec le mal, se réserver un peu de liberté contre Dieu est au fond un bien, et peut-être même nécessaire.
Cependant, en regardant le monde autour de nous, nous pouvons voir qu'il n'en est pas ainsi, c'est-à-dire que le mal empoisonne toujours, il n'élève pas l'homme, mais l'abaisse et l'humilie, il ne le rend pas plus grand, plus pur et plus riche, mais il lui cause du mal et le fait devenir plus petit. C'est plutôt cela que nous devons apprendre le jour de l'Immaculée: l'homme qui s'abandonne totalement entre les mains de Dieu ne devient pas une marionnette de Dieu, une personne consentante ennuyeuse; il ne perd pas sa liberté. Seul l'homme qui se remet totalement à Dieu trouve la liberté véritable, l'ampleur vaste et créative de la liberté du bien. L'homme qui se tourne vers Dieu ne devient pas plus petit, mais plus grand, car grâce à Dieu et avec Lui, il devient grand, il devient divin, il devient vraiment lui-même. L'homme qui se remet entre les mains de Dieu ne s'éloigne pas des autres en se retirant dans sa rédemption en privé; au contraire, ce n'est qu'alors que son coeur s'éveille vraiment et qu'il devient une personne sensible et donc bienveillante et ouverte.
Plus l'homme est proche de Dieu et plus il est proche des hommes.
Nous le voyons en Marie. Le fait qu'elle soit totalement auprès de Dieu est la raison pour laquelle elle est également si proche de tous les hommes. C'est pourquoi elle peut être la Mère de toute consolation et de toute aide, une Mère à laquelle devant chaque nécessité quiconque peut oser s'adresser dans sa propre faiblesse et dans son propre péché, car elle comprend tout et elle est pour tous la force ouverte de la bonté créatrice. C'est en Elle que Dieu imprime son image, l'image de Celui qui suit la brebis égarée jusque dans les montagnes et parmi les épines et les ronces des péchés de ce monde, se laissant blesser par la couronne d'épine de ces péchés, pour prendre la brebis sur ses épaules et la ramener à la maison. En tant que Mère compatissante, Marie est la figure anticipée et le portrait permanent de son Fils. Nous voyons ainsi que même l'image de la Vierge des Douleurs, de la Mère qui partage la souffrance et l'amour, est une véritable image de l'Immaculée. Son coeur, grâce au fait d'être et de ressentir avec Dieu, s'est agrandi. En Elle, la bonté de Dieu s'est beaucoup approchée et s'approche beaucoup de nous. Ainsi Marie se trouve devant nous comme signe de réconfort, d'encouragement, d'espérance.
Elle s'adresse à nous en disant: "Aie le courage d'oser avec Dieu! Essaye! N'aie pas peur de Lui! Aie le courage de risquer avec la foi! Aie le courage de risquer avec la bonté! Aie le courage de risquer avec le coeur pur! Engage-toi avec Dieu, tu verras alors que c'est précisément grâce à cela que ta vie deviendra vaste et lumineuse, non pas ennuyeuse, mais pleine de surprises infinies, car la bonté infinie de Dieu ne se tarit jamais!"
En ce jour de fête, nous voulons rendre grâce au Seigneur pour le grand signe de sa bonté qu'il nous a donné en Marie, sa Mère et Mère de l'Eglise.
Nous voulons le prier de placer Marie sur notre chemin comme une lumière qui nous aide à devenir nous aussi lumière et à porter cette lumière dans les nuits de l'histoire. Amen.
Benoît XVI.
Publié le 6 Décembre 2008
"Candor est lucis aeternae et speculum sine macula" (Sag.7.26)
Marie est un reflet très pur de la lumière divine, de la beauté de Dieu.
Pie IX, dans sa Bulle Ineffabilis, nous avertit que 'toujours préservée des moindres souillures du péché, toute belle et parfaite, Marie a atteint une plénitude d'innocence et de sainteté qu'on en peut imaginer de plus grande en dessous de Dieu et que jamais personne, sauf Dieu lui-même ne réussira à la comprendre".
Résignons-nous donc à ne pas tout saisir de cette beauté unique. Notre admiration n'est que plus grande. Comme celle du petit enfant pour sa mère qui constitue à ses yeux comme un monde de puissante tendresse dont il ne saurait détailler les trésors.
Et c'est dès le premier instant de sa conception que Marie fut comblée d'une telle abondance de grâces qu'elle dépassait la grâce de tous les Saints.
Voici une belle application du "mirabiliter condidisti et mirabilius reformasti" que nous disons chaque jour à la messe.
(offertoire)
Adam et Eve avaient été constitués dans un état de parfaite justice. Mais la nouvelle Eve, dans sa grâce originelle, l'emporte de beaucoup sur nos premiers parents avec leur chute. Et tandis qu'ils ont, eux, perdu leur innocence, Marie n'a jamais cessé de faire fructifier le don initial que Dieu lui avait fait.
Et pourtant cette Vierge incomparable, qui demeure Vierge tout en étant Mère, a porté comme son Fils la ressemblance du péché. Elle a été sujette à la souffrance, et, je le pense, à la mort. Comme son Fils, elle a connu toutes celles de nos misères qui étaient compatibles avec sa parfaite innnocence. Ne fallait-il pas qu'elle ressemblât en tout à son Fils? Et ne fallait-il pas aussi qu'elle connut, autant que cela lui était possible, toutes nos infirmités, puisqu'elle est notre mère? Ce que dit l'Epître aux Hébreux de notre Pontife qui devait assumer nos infirmités pour y mieux compatir, n'est-il pas en un sens plus vrai de notre Mère, car il est d'une mère de ressentir jusque dans sa chair les douleurs de ses enfants.
...Mère parfaitement pure et par là-même parfaitement Mère, à qui nous demandons de nous garder par sa toute puissance suppliante, dans sa pureté et dans sa lumineuse tendresse, dans sa paix et dans sa joie.
"O Marie, conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous! "
dom Roy Fontgombault.
"Nous déclarons, Nous prononçons et définissons que la doctrine qui enseigne que la Bienheureuse Vierge Marie, dans le premier instant de sa Conception, a été, par une grâce et un privilège spécial du Dieu Tout-Puissant, en vue des mérites de Jésus-Christ, Sauveur du genre humain, préservée et exempte de toute tache du péché originel, est révélée de Dieu, et par conséquent qu'elle doit être crue fermement et constamment par tous les fidèles "
Pie IX
Publié le 6 Décembre 2008
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La famille paternelle de Marie de Azpilcueta, originaire de la vallée de Baztan, au nord de la Navarre espagnole actuelle, appartenait à la petite noblesse. Les armes de cette maison étaient les suivantes : Echiqueté d'argent et de sable ["Con tablero de ajedrez blanco y negro"]. On a noté à raison que «la fortune des Azpilcueta pesait moins lourd que leur épée ; mais ils avaient pour eux l'antiquité de leur nom» (A. BELLESSORT, Saint François-Xavier, l'apôtre des Indes et du Japon, Perrin 1937, p. 4). L'affirmation selon laquelle leur palacio était déjà debout au temps de Charlemagne paraît cependant tenir de la légende. Le nom d'Azpilcueta fut illustré encore, quelques années plus tard, par le célèbre juriste Martin de Azpilcueta (1493-1586), également connu sous le nom de "Docteur Navarre",
La famille maternelle de Marie, les Aznarez de Sada, appartenait en revanche à la haute noblesse. Deux sœurs en furent les héritières : Marie et Jeanne. Martin de Azpilcueta épousa Marie en 1463. Bientôt veuf, et après dispense pontificale, il épousa Jeanne. De nouveau veuf, vers 1477, Martin de Azplicueta épousa encore en 1499 Isabelle d'Echaux, du vicomté bas-navarrais de Baïgorry, laquelle eu raison de lui trois ans plus tard, avant de refranchir les Pyrénées, chargée des riches dépouilles du noble défunt.
C'est du deuxième mariage de Martin de Azpilcueta, avec Jeanne de Aznarez de Sada qu'est née Marie, la femme de Jean de Jasso. Jean de Jasso et Maria de Azpilcueta eurent cinq enfants :
Madeleine, dont on disait qu'elle était très belle, et qu'on appelait « le lys de Javier », entra au service d'Isabelle la catholique puis chez les clarisses de Gandia (Valence), dont elle était abbesse à sa mort († 1533).
Anne (née vers 1492), la seconde sœur, a épousé Diego de Ezpeleta, seigneur de Beire. Cette famille est connue depuis le XIème siècle. Son berceau est dans la commune d'Espelette (64)
Michel (vers 1495-1542), qui sera appelé « seigneur de la maison et du lieu de Xabier », épousa Isabelle de Goñi y Peralta, fille du seigneur de Tirapu.
Jean (vers 1497-1556), dit Jean d'Azpilcueta, était capitaine.
Enfin, François, le cadet, né le 7 avril 1506, mardi saint, est l'Apôtre des Indes. On dit que ce jour-là était célébrée, dans l'église de Javier, la fête de saint Vincent-Ferrier, patron de l'Occident.
Telle est la famille, prestigieuse, de ce grand saint.
(noblesse oblige!)
sainte fête !