Benoit XVI - Padre Pio.

Publié le 20 Juin 2009







Benoît XVI est attendu ce dimanche au sanctuaire de San Giovanni Rotondo, dans la région italienne des Pouilles. Le Pape y vénèrera la dépouille mortelle du plus populaire des saints de la péninsule, le Padre Pio da Pietralcina, le capucin aux stigmates, mort en 1968 et canonisé en 2002. Sur place, les préparatifs vont bon train. Plus de 30.000 pèlerins sont attendus. 300 journalistes ont été accrédités.
Benoît XVI arrivera à 9h15. Accompagné d'un groupe de frères capucins, il effectuera une visite privée sur les lieux où le Père Pio a vécu avant de descendre dans la crypte du sanctuaire Sainte Marie des Grâces où se trouve sa dépouille. A 10h30, le Pape présidera une concélébration eucharistique en plein air, sur le parvis de la nouvelle basilique réalisée par le célèbre architecte italien Renzo Piano. La messe sera suivie de la prière de l'Angélus. Dans l'après-midi, il rencontrera les malades, le personnel soignant et les dirigeants de l'hôpital fondé sous l'impulsion du Padre Pio. Sa visite s'achèvera par une rencontre avec les prêtres, les religieux, les religieuses et les jeunes. Son retour au Vatican est prévu à 19h30
Jean-Paul II, on le sait, avait une grande dévotion pour le padre Pio. Mais quel sens faut-il donner à la visite de son successeur Benoît XVI.


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La spiritualité eucharistique de padre Pio et la souffrance (I)

Entretien avec Mgr Follo sur le sens chrétien de la souffrance


 

ROME, Lundi 15 juin 2009 (ZENIT.org) -

 

  Mgr Follo rappelle que saint Pio a fondé à San Giovanni Rotondo l'hôpital ultra moderne, que visitera Benoît XVI, et auquel le saint a donné le nom de « Maison du soulagement de la souffrance ». 

A l'occasion de la visite de Benoît XVI à San Giovanni Rotondo, dimanche prochain, 21 juin, sur les pas de Padre Pio, nous re-proposons des extraits d'un entretien accordé par Mgr Francesco Follo, observateur permanent du Saint-Siège à l'UNESCO, à Paris, et qui se rend chaque année au sanctuaire du saint capucin italien stigmatisé, à Thomas Gueydier, directeur du Centre d'études théologiques de Caen. Un entretien réalisé à l'occasion d'un colloque organisé par Mgr Follo à l'UNESCO sur la signification de la douleur et publié sur le site des Jeunes de la conférence des évêques de France.


Thomas Gueydier : Vous avez connu personnellement le Padre Pio ?


Mgr Follo : Non, malheureusement pas. Ce qui m'a frappé quand j'ai lu la vie de ce saint, c'est qu'il a eu les stigmates pendant cinquante ans sans jamais se plaindre. De plus, il a toujours cherché à soulager la douleur des autres. L'hôpital qu'il a fondé s'appelle la « Maison  du soulagement de la souffrance » (« Casa Sollievo della Sofferenza »). 

Thomas Gueydier : Qu'avez-vous retenu de padre Pio ? 

Mgr Follo : Il est l'image du Christ. Il est le premier prêtre stigmatisé, il a participé à l'expiation du Christ, ancre d'espérance. Le P. Pio a aimé le Christ au point de ne pas s'éloigner un seul instant de Sa volonté. Et Jésus, pour lui montrer Son amour, lui a donné les sceaux de Sa Passion, afin que le monde entier voie en lui l'image du Christ et se convertisse.


Thomas Gueydier : La douleur - ou la souffrance - est-elle une énigme ou un mystère ?


Mgr Follo : La douleur est une expiation pour soi-même et pour les autres. En outre, il faut noter que la souffrance n'est pas un « problème », car qui dit problème dit solution, or il n'y a pas de solution à la souffrance. Ce n'est pas non plus une énigme, car on peut toujours percer une énigme, comme Œdipe aux portes de Thèbes a percé l'énigme du Sphinx. En revanche, on peut dire que c'est un mystère. Mais attention ! Le mystère, ce n'est pas pour les chrétiens une privation, mais un excès de sens, un surplus de lumière devant laquelle on ferme les yeux pour ne pas être ébloui. Le mystère de la souffrance, dans l'expérience chrétienne, ne se définit pas négativement comme quelque chose d'incompréhensible. Ce n'est pas un mur, mais une porte ouverte sur l'Infini, une porte dont la Croix est la clef. Autrement dit, la souffrance n'est pas la porte fermée du tombeau, mais une ouverture. La mort et la souffrance prennent souvent des aspects tragiques, mais elles ont une issue. Telle est du moins l'Espérance, qui nous est donnée. « Pour espérer, il faut avoir reçu une grande grâce », disait Péguy. Grâce à l'espérance, la souffrance nous apparaît comme le manque d'un bien que l'on possédait mais qui est absent. Un écrivain italien, qui s'est suicidé, disait : « Si rien ne nous a été promis, pourquoi attendons-nous ? ». Au final, la souffrance devient une occasion de croissance.


Thomas Gueydier : Est-ce que l'Eglise n'a à proposer qu'un discours sur la souffrance ?


Mgr Follo : Non. Dans l'histoire de l'Eglise, il y a toujours eu les théologiens en chambre mais, parallèlement, il y a toujours eu une vraie réflexion fondée sur l'expérience. Le pape Jean-Paul II lui-même, qui a beaucoup apporté à la théologie, est un homme qui a beaucoup souffert et ce, tout au long de son pontificat. Il avait déjà été victime de l'attentat quand il a écrit sa lettre apostolique sur la souffrance, en 1984. De plus, il ne faut pas oublier que le premier hôpital fut fondé en 1480 par sainte Catherine de Gênes. Les recherches archéologiques nous montrent d'ailleurs que les hôpitaux n'existaient pas dans le monde non-chrétien. Le travail accompli actuellement par la communauté de l'Arche ou par les médecins chrétiens, comme le professeur Mirabel, sont significatifs aussi.


Thomas Gueydier : L'attitude qui s'impose face à ceux qui souffrent est évidemment la compassion. Mais ne pensez-vous pas que ce qui manque à notre société, c'est un discours sur le sens de la souffrance ?


Mgr Follo : Le Christ n'est pas venu dans le monde pour expliquer la Croix mais pour la remplir de sa présence, comme le disait si génialement Claudel. Ceci dit, on a besoin de sens. Permettez-moi de citer un auteur italien à ce sujet, Dante: « Vous n'êtes pas né pour être comme des animaux mais pour suivre vertu et connaissance ». Mais le problème avec la douleur ne réside pas d'abord dans la question du sens mais dans la manière dont on peut la vaincre. Voilà la priorité absolue : vaincre la douleur. D'ailleurs le Christ n'est pas tant venu pour donner sens à la souffrance que pour la transformer en son contraire, à savoir une chose positive qui mène au Salut. Je le répète : on ne répond à la douleur qu'en la vainquant.

 

 

Fin de la première partie

Rédigé par philippe

Publié dans #spiritualité

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