Publié le 1 Octobre 2019

 

   Jouissons de notre paix, tressaillons dans notre espérance. Les biens de l'éternité sont encore à venir, mais ils nous sont, en Notre-Seigneur Jésus-Christ, tellement assurés que saint Paul nous invite à l'exultation et à l'allégresse, tout comme s'ils étaient dès maintenant conquis et possédés. L'espérance nous élève au-dessus du temps. Voici même le paradoxe: c'est peu de nous réjouir, dans l'assurance des biens futurs; l'allégresse de notre espérance doit triompher, disons mieux, elle doit s'alimenter des aspérités et des douleurs de la vie présente. Le propre de ceux qui sont à Dieu est d'être fermés à toute tristesse. Réjouissons-nous à la pensée des biens futurs; bien plus, réjouissons-nous au milieu même des tribulations de la vie présente: elles sont aux mains de Dieu, un procédé souverain de notre éducation surnaturelle. 

   Nous le savons bien, la souffrance produit en nous la patience, elle enracine en nous et nous rend plus cher le bien pour lequel nous avons consenti généreusement à souffrir . A son tour la patience et la persévérance à endurer montrent notre fermeté et notre constance: elles témoignent devant Dieu que nous sommes des soldats éprouvés; cette fermeté augmente en nous l'espérance, sachant bien que Dieu ne laisse rien sans récompense, et qu'il recueille en sa science infinie toutes ces souffrances mêmes dont notre âme ne se souvient plus . Or ajoute l'Apôtre, l'espérance ne trahit pas, elle ne trompe pas le chrétien: il ne saurait y avoir de déconvenue pour ceux qui sont assurés de la tendresse de Dieu. La raison dernière de la paix chrétienne, de la joie et de l'allégresse chrétienne, c'est que la charité de Dieu a été versée dans nos coeurs par l'Esprit de Dieu qui nous a été donné. Nous avons nos garanties, l'Esprit de Dieu qui est le fruit de l'amour en Dieu nous a été donné; il a été versé dans nos coeurs comme un parfum, et soit par la conscience intime qu'il nous donne de sa présence et de son action, il nous rend témoignage que nous sommes enfants de Dieu, aimés de Dieu.

   Notre paix et notre joie sont divinement appuyées; si nous sommes les enfants de Dieu, si nous sommes aimés de Dieu, ne défierons-nous pas toute souffrance ? 

dom Delatte.

 

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Rédigé par Philippe

Publié dans #spiritualité

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