Publié le 26 Août 2011

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Le 24 juillet 1898, Dom Joseph Pothier est installé sur le siège abbatial de Saint-Wandrille. Il est le premier Abbé régulier de Saint-Wandrille de Fontenelle depuis Jacques Hommet au 16ème siècle (+1523). L’annonce de la nomination du Révérendissime Dom Pothier comme 76ème Abbé de Fontenelle, et plus encore sa bénédiction abbatiale (dont la cérémonie se déroule le 29 septembre 1898 et qui lui est donnée selon le rite Pontifical par le Cardinal Sourrieu, Archevêque de Rouen), emplirent de joie les bénédictins et le clergé normand. Quatre ans et demi après sa restauration, la vieille abbaye normande avait réellement repris vie, y compris dans le cœur des “trop prudents normands”.

 

Le Révérendissime Abbé Joseph Pothier prend pour devise « Ad te levavi animam meam », devise tirée du psaume 24,1 et signifiant "Vers toi j'ai élevé mon âme". Les Armes de Dom Pothier, abbé mitré, sont formées d' : « Un encensoir fumant sur champs d’azur, cantonné aux armes de Lorraine » ou «D'azur à l'encensoir d'or, allumé de gueules et fumant d'argent ; au franc-canton sénestre (ou dextre ?) du chef d'argent chargé de cinq croix de Lorraine de gueules en croix » (description donnée par St SAUD, in « Armorial des prélats français du XIXème siècle. Paris, 1906 »).

 

 

 

La cérémonie de la bénédiction abbatiale ayant été fixée au 29 septembre, le Cardinal Sourrieu abrégera ses vacances pour procéder à la fonction liturgique. Il fut question un moment d'accomplir la cérémonie à Rouen, soit à la Cathédrale, soit à Saint-Ouen. Mais, note la chronique, « tous ceux que Dom Pothier a consultés lui conseillent de la placer dans le monastère lui-même ».

 


Le 29, le Cardinal officia pontificalement entouré d'un nombreux clergé (environ 150 prêtres présents). Les Abbés assistants étaient le Rme Dom Delatte, Abbé de Solesmes et Supérieur général de la Congrégation bénédictine et le Rme Dom Bourigaud, Abbé de Ligugé. Etaient également présents les Révérendissimes Pères Abbés Dom Gauthey, Abbé de Sainte-Madeleine de Marseille, Dom Guépin, Abbé de Silos, Dom du Coëtlosquet, Abbé de Saint-Maur de Glanfeuil... « Sous le cloître, dans le rayonnement de la robe écarlate du prince de l'Eglise, on voyait passer le froc noir et la coule de quelques moines ; la mantelletta et la croix d'or des abbés se mêlaient au surplis blanc de nombreux prêtres et à l'aumusse d'hermine des chanoines. Des membres de diverses congrégations religieuses étaient là aussi, Dominicains, Franciscains, Jésuites. Sans nul effort, un poète eut pu rêver que dix ou douze siècles vécus étaient subitement effacés. L'antiquité chrétienne renaissait » (cité in « Semaine religieuse du Diocèse de Rouen », en date du 08 octobre 1898, page 969) -

 

Après le repas, dans le réfectoire décoré des blasons des monastères de la Congrégation et des Abbayes normandes, plusieurs toasts furent prononcés. C'est d'abord l'abbé de Solesmes qui s'adresse au cardinal :

 

« Lorsque de vos mains et de vos lèvres descendait sur un frère très aimé, que Solesmes regretterait encore, si avant tout et au-dessus de tout, Solesmes n'était heureux et fier de vous l'avoir donné, lorsque de votre coeur, comme d'une plénitude, descendait sur lui la bénédiction qui fait les pasteurs prudents, tendres et forts, il nous a semblé, Eminence, assister non pas seulement à la création d'un prélat, qui avait, dans l'Eglise de Dieu, conquis des titres de grande naturalisation par la restauration du chant grégorien, à qui son nom demeure à jamais attaché, mais encore et surtout, assister à la restitution de tout un glorieux passé. (... )

 

Merci d'avoir rendu à l'Eglise, à la Métropole de Rouen, à la Congrégation bénédictine de France, cet inestimable joyau de la couronne monastique qui fut Saint-Wandrille ». Son Eminence répondit en faisant, avec une bonne grâce charmante, l'éloge de Dom Pothier, et en rappelant l'histoire de l'Abbaye ; son dernier mot fut un hommage au Cardinal Thomas. Un merci du nouvel abbé à Son Eminence, aux Abbés, à toutes les personnes présentes ; et ainsi se termina la fête » (cité dans la même édition de la « Semaine religieuse du Diocèse de Rouen », 08 octobre 1898).

 

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Publié le 26 Août 2011

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A l'impossible, nul n'est tenu ...

Mission impossible...

Impossible n'est pas français...

Rien est impossible à Dieu....

 

-> Souvenir d'une proposition (argumentée ) d'un frère à son abbé : " Si nous fondions à ..."

Réponse de l'abbé (argumentée aussi) : " Impossible ."

Quelques années plus tard, la fondation était réalisée dans la joie et l'espérance qui vont avec.

 

 

Vaincre l'impossible est souvent un combat. Mais c'est surtout le fruit d'une forte motivation, d'un enthousiasme, de la confiance, de la persévérance, de la solidarité aussi. Seul, on ne peut pas grand chose. Le pape vient de le redire aux jeunes des JMJ de Madrid.

 

Mais n'est-ce pas aussi s'en remettre à plus grand que soi, à Dieu qui peut tout et qui va nous conforter dans nos efforts, nous inspirer dans nos choix, nous éclairer dans la nuit. Mystère de cette collaboration que, dans son amour, Dieu attend tellement aussi.

 

Et "Dieu ne nous aide-t-il pas à porter ce dont lui-même nous charge ?" (Dom Delatte )

C'est comme çà que Pierre a marché sur l'eau du lac.

 

Faire nous semble parfois impossible. Renoncer aussi est un acte qui peut sembler au-dessus de nos forces (arrêter de conduire, de boire - quitter des responsabilités - renoncer à un amour ...)

 

Mais pour en revenir au chapitre de la Règle du jour,

 

" S'il arrive qu'un frère se voie commander une chose difficile ou impossible, il recevra en toute sérénité et obéissance l'ordre formulé."

 

La vie monastique est un chemin d'obéissance. Saint Benoît l'invoque sans cesse. Pourquoi donc ?

Benoît, homme d'expérience, connaît bien l'homme et sait combien il penche souvent vers la facilité.

 

Nous savons fuir de mille façons.

 

Alors comment monter vers Dieu, chemin difficile, sinon en acceptant qu'un autre (l'abbé) , que d'autres (des frères, un conjoint, un ami, un voisin, un pauvre...) nous sollicitent et nous poussent à donner davantage . " J'ai besoin de toi..." - " Je ne saurai pas..." (réalité ou fuite devant l'obstacle ?) - " Si, tu pourras, tu trouveras, tu réussiras...." (expérience vécue bien fraiche.!)


Et si on se tourne vers l'autre au lieu de se tourner vers soi, on peut, on trouve, on réussit, on aide, on grandit.

 


Alors face aux difficultés, essayons d'être plus sereins.

 

 

Quant à celui qui commande, Benoît dit aussi "qu'il aura à en rendre compte". (RB2,38)

 

Mais il peut arriver effectivement que la charge semble dépasser notre compétence.

 

" Soumettre avec patience et en temps opportun à son supérieur les motifs de son incapacité. "

 

En parler. Trouver le bon interlocuteur, le bon moment. Ne pas ruminer son impuissance, son échec. Prendre un peu de distance. Rester en paix.

Accepter peut-être avec humilité d'être déchargé de cette mission.


Accepter peut-être de s'y re-confronter si nécessaire, dans une adhésion tranquille. Peut-être que Dieu veut seulement éprouver notre obéissance ?

 

Alors, " mû par la charité, soyons confiant en l'aide de Dieu."

 

Ce chapitre sur nos impossibilités, si on le lit bien, nous découvre aussi combien saint Benoît approche ses frères avec douceur et les invite à la confiance (ce qui suppose humilité).


C'est tout l'art de l'amour paternel !


La Règle comme l'Evangile ne sont pas pour nous des contraintes mais un chemin de liberté.

 

Quand nous aurons vraiment pris conscience de nos faiblesses, que nous les aurons acceptées, elles cesseront de nous paralyser.

 

C'est bien là le sens de beaucoup de paroles de Jésus qui nous semblent paradoxales tels "Heureux ceux qui pleurent." Celui qui ne sait pas pleurer ne désirera jamais être consolé... " Heureux les affamés " : celui qui n'a jamais eu faim de pain, d'amour sera sans désir et c'est mortel.

 

Celui qui laisse enfin tomber les murailles qu'il a dressées pour se protéger va découvrir de nouveaux horizons.

 

Celui qui s'est abandonné entre les mains de Dieu jusqu'à la croix est passé de la mort à la vie.

 

Est-ce que j'y crois ?

 

source.

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Publié le 24 Août 2011

Rédigé par philippe

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Publié le 23 Août 2011

 

 

 

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Merci Zabou, extra! bon la mise en plis pas le top ! mais bon ! 

 

ah c'est chez Benedetto !  


je comprends tout !!! faudra filer l'adresse à Filoména ! 



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Vivre les Journées Mondiales de la Jeunesse en tant que responsable de groupe, c’est inévitablement s’exposer à les vivre mal, ou à moitié, tête baissée sur son groupe, ses soucis (ses maladies, ses engueulades), sa course contre le temps… Bref, encore plus mal que n’importe quel autre jeune, déjà pris et surpris devant la multitude des propositions.

 

 Difficile de se poser, on court, on est fatigué… Et c’est peut-être pour cela que, de ces JMJ, je retiens avant tout (mais pas seulement, hein…) un silence essentiel, parlant.

 

Petits silences pendant les messes, après des paroles fortes ou après l’Eucharistie.

 

Silence de l’adoration eucharistique dans une église du centre ville de Madrid le vendredi, en plein cœur de la journée.

 

Silence d’une autre adoration samedi soir, entre deux rafales de tempête à Cuatro vientos. Avec un Ave verum corpus qui me donna le frisson par sa beauté et ce silence qui suivit, si dense, à plus d’un million de personnes.

 

 Ce qui se vivait dans ces silences, c’était le contrepoint nécessaire pour goûter à tout le reste ; les « blancs » qui permettaient d’écouter la partition puis de la jouer ; les « espaces » qui permettaient aux mots de se distinguer, de se vivre.

 

 Ce qui se disait dans ces silences, c’était le Christ : ce qui me donnait de Le voir ensuite dans mon frère, quel qu’il soit, et dans ce moment joyeux plein de cris où Il était aussi présent.

 

C’était l’Essentiel, Celui qui nous réunissait tous ici…

 

 Mardi matin, je suis allée à la messe de semaine dans ma paroisse. Passer d’une messe à 1.5 millions de personnes à une messe à 10 personnes fait un drôle d’effet…

 

 Mais j’avais un immense sourire aux lèvres qui n’était pas seulement du aux questions enthousiastes des Anciens de ma paroisse sur les JMJ : c’était simplement qu’il y avait le même Essentiel qui se donnait, qui se vivait…

 

Le Christ, présent, toujours agissant, au cœur le plus profond de nos vies, pour vivre de Lui.

 

Alegria !

 

  beau témoignage, ... on se sent  tout petit, petit!  .....

 

zabou la terrible !

 

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  filomena qui joue: recueillement

 

 

 

  dédicace à zabou, une des  plus vieilles connaissances  sur le  net !  

 

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Publié le 22 Août 2011

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L’expérience du Petit Placide et du pillage photographique dont il est fréquemment l’objet oblige à rappeler certains principes.

 

Ce blogue est un blogue catholique et il est supposé intéresser surtout des catholiques. Ses lecteurs, par conséquent, sont présumés engagés en une voie où ils ont accepté de suivre le Christ « en sainteté et justice » (Luc 1, 74-75).

 

Cette justice est l’état de ceux qui, par grâce, vivent dans l’amitié de Dieu. Soit. Mais elle est aussi la vertu qui consiste à rendre au prochain ce qui lui est dû. L’un ne va jamais sans l’autre : le droit divin, qui s’enracine dans la grâce, ne supprime pas le droit naturel, qui est fondé sur la raison naturelle (S.Th. II-II, q.10, a.10).

 

On ne peut pas à la fois prétendre marcher dans la sainteté, défendre l’Eglise et la loi naturelle, contre le relativisme, l’avortement, l’euthanasie et tant d’autres choses, et fouler habituellement les droits élémentaires des autres.

 

La notion de voleur ou de faussaire catholique, même dans un monde passablement déboussolé, reste une mixture curieuse. Ceci est vrai pour le clerc comme pour le laïc.

 

Le respect de la justice passe par le respect du travail d’autrui, sur internet comme ailleurs.

 

Il est étrange de réprouver le comportement des délinquants qui s’emparent de biens sur lesquels ils croient avoir des droits parce qu’ils les trouvent sur l’espace public, et de trouver normal d’aller “piquer” ici et là sur internet des textes, des photos, de la musique, pour les utiliser sur son propre blogue, sans seulement avoir l’élémentaire courtoisie naturelle de citer ses sources ou de demander si des droits y sont attachés (youtube, facebook  etc.).

 

Il est étrange, également, que les retraits de photos, explicitement demandés par le Petit Placide, ne s’accompagnent parfois pas de la moindre excuse, comme si la simple erreur commise était d’avoir été pris la main dans le sac. C’est poursuivre un peu loin l’analogie avec les moeurs de la rue.

 

Accessoirement, il sera rappelé, à toutes fins utiles, que la reproduction non autorisée d’une “oeuvre” (c'est le terme légal : photos,  - mineurs: autorisations écrites parentales -etc.)

constitue juridiquement un délit de contrefaçon, passible de sanctions pénales.

 

Le Petit Placide utilise soit des oeuvres personnelles, soit des oeuvres qu’il a été autorisé à reproduire, parfois en exclusivité (évêque ou autres..) . Dans tous les cas,  (sauf oeuvres libres de droit) leur publication sur son blogue ne constitue aucunement une autorisation implicite de les publier sur un autre. Il est donc demandé aux personnes qui souhaitent en faire usage public d’en demander l’autorisation préalable.

 

Merci pour votre compréhension et votre courtoisie.

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Publié le 21 Août 2011

Rédigé par philippe

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Publié le 21 Août 2011

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  grandiose !

 

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Publié le 19 Août 2011

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Clear Creek is a Benedictine abbey Fontgombault in the diocese of Tulsa,

 

 

les dernières photos ....

 

 

 

 

  à Luçon: messe de Pentecôte pour le nouveau Père Abbé et ses parents originaires de Vendée.

 

 

 


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Publié le 16 Août 2011

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Venez, Esprit créateur,

 

Visitez les âmes de vos fidèles,

 

Emplissez de la grâce d’en-haut,

 

Les cœurs que vous avez crées.

 

 

 

Vous qu’on nomme le Conseiller,

 

Le Don du Dieu Très-Haut,

 

Source vive, Flamme, Charité

 

Et Onction de la grâce.

 

 

 

Vous êtes l’Esprit aux sept dons,

 

Le Doigt de la Droite du Père,

 

Authentique promesse du Père,

 

Qui rendez nos langues éloquentes.

 

 

 

Allumez en nous la charité,

 

Versez l’amour dans nos cœurs,

 

Fortifiez la faiblesse de nos corps

 

Par votre éternelle vigueur.

 

 

 

Repoussez loin de nous l’ennemi,

 

Donnez-nous la paix sans retard

 

Pour que, sous votre conduite,

 

Nous évitions tout mal.

 

 

 

Faites-nous connaître le Père,

 

Révélez-nous aussi le Fils

 

Et Vous, l’Esprit qui les unit,

 

Faites que nous croyions toujours.

 

 

 

Qu’à Dieu le Père soit la gloire,

 

Ainsi qu’au Fils ressuscité des morts

 

Et à l’Esprit de conseil,

 

Dans les siècles des siècles.

 

Amen.

 

 

 

 

 

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Publié le 12 Août 2011

 

 

 

 

 

 

 

dans la prière et l'espérance des moines....

 

Sainte fête de l'Assomption.

 

 

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Aujourd’hui la Vierge sans tache qui n’a pas entretenu d’affection terrestre, mais s’est nourrie des pensées du ciel, n’est pas retournée à la terre, et comme un ciel vivant, la voici plantée parmi les tentes célestes.


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Ô, mon âme ! réjouis-toi ; voici la fête des Cieux : participe, autant qu’il est possible à une créature aussi faible, aux saints transports de l’allégresse qui anime les cœurs des bienheureux :

 

ô Marie ! ô ma Patronne ! l’univers tout entier se réunit au Ciel, en ce jour, pour célébrer votre triomphe.

 

 

P A X  

 

 

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Louis, par la grâce de Dieu, roi de France et de Navarre, à tous ceux qui ces présentes lettres verront, salut. Dieu, qui élève les rois au trône de leur grandeur, non content de nous avoir donné l'esprit qu'il départ à tous les princes de la terre pour la conduite de leurs peuples, a voulu prendre un soin si spécial et de notre personne et de notre Etat, que nous ne pouvons considérer le bonheur du cours de notre règne sans y voir autant d'effets merveilleux de sa bonté que d'accidents qui nous menaçaient. Lorsque nous sommes entré au gouvernement de cette couronne, la faiblesse de notre âge donna sujet à quelques mauvais esprits d'en troubler la tranquillité ; mais cette main divine soutint avec tant de force la justice de notre cause que l'on vit en même temps la naissance et la fin de ces pernicieux desseins. En divers autres temps, l'artifice des hommes et la malice du démon ayant suscité et fomenté des divisions non moins dangereuses pour notre couronne que préjudiciables à notre maison, il lui a plu en détourner le mal avec autant de douceur que de justice ; la rébellion de l'hérésie ayant aussi formé un parti dans l'Etat, qui n'avait d'autre but que de partager notre autorité, il s'est servi de nous pour en abattre l'orgueil, et a permis que nous ayons relevé ses saints autels, en tous les lieux où la violence de cet injuste parti en avait ôté les marques. Si nous avons entrepris la protection de nos alliés, il a donné des succès si heureux à nos armes qu'à la vue de toute l'Europe, contre l'espérance de tout le monde, nous les avons rétablis en la possession de leurs Etats dont ils avaient été dépouillés. Si les plus grandes forces des ennemis de cette couronne se sont ralliées pour conspirer sa ruine, il a confondu leurs ambitieux desseins, pour faire voir à toutes les nations que, comme sa Providence a fondé cet Etat, sa bonté le conserve, et sa puissance le défend. Tant de grâces si évidentes font que pour n'en différer pas la reconnaissance, sans attendre la paix, qui nous viendra de la même main dont nous les avons reçues, et que nous désirons avec ardeur pour en faire sentir les fruits aux peuples qui nous sont commis, nous avons cru être obligés, nous prosternant aux pieds de sa majesté divine que nous adorons en trois personnes, à ceux de la Sainte Vierge et de la sacrée croix, où nous vénérons l'accomplissement des mystères de notre Rédemption par la vie et la mort du Fils de Dieu en notre chair, de " nous consacrer à la grandeur de Dieu " par son Fils rabaissé jusqu'à nous et à ce Fils par sa mère élevée jusqu'à lui ; en la protection de laquelle nous mettons particulièrement notre personne, notre état, notre couronne et tous nos sujets pour obtenir par ce moyen celle de la Sainte Trinité, par son intercession et de toute la cour céleste par son autorité et exemple, nos mains n'étant pas assez pures pour présenter nos offrandes à la pureté même, nous croyons que celles qui ont été dignes de le porter, les rendront hosties agréables, et c'est chose bien raisonnable qu'ayant été médiatrice de ces bienfaits, elle le soit de nos actions de grâces.

 

A ces causes, nous avons déclaré et déclarons que, prenant la très sainte et très glorieuse Vierge pour protectrice spéciale de notre royaume, nous lui consacrons particulièrement notre personne, notre état, notre couronne et nos sujets, la suppliant de nous vouloir inspirer une sainte conduite et défendre avec tant de soin ce royaume contre l'effort de tous ses ennemis, que, soit qu'il souffre le fléau de la guerre, ou jouisse de la douceur de la paix que nous demandons à Dieu de tout notre cœur, il ne sorte point des voies de la grâce qui conduisent à celles de la gloire. Et afin que la postérité ne puisse manquer à suivre nos volontés à ce sujet, pour monument et marque immortelle de la consécration présente que nous faisons, nous ferons construire de nouveau le grand autel de l'église cathédrale de Paris, avec une image de la Vierge qui tienne entre ses bras celle de son précieux Fils descendu de la croix ; nous serons représenté aux pieds du Fils et de la Mère, comme leur offrant notre couronne et notre sceptre.

 

Nous admonestons le sieur Archevêque de Paris, et néanmoins lui enjoignons, que tous les ans, le jour et fête de l'Assomption, il fasse faire commémoration de notre présente Déclaration à la Grande Messe qui se dira en son église cathédrale, et qu'après les Vêpres dudit jour il soit fait une procession en ladite église, à laquelle assisteront toutes les compagnies souveraines, et le corps de la ville, avec pareille cérémonie que celle qui s'observe aux processions générales plus solennelles. Ce que nous voulons aussi être fait en toutes les églises tant paroissiales, que celles des monastères de ladite ville et faubourgs ; et en toutes les villes, bourgs et villages dudit diocèse de Paris.

 

Exhortons pareillement tous les Archevêques et Evêques de notre royaume, et néanmoins leur enjoignons de faire célébrer la même solennité en leurs églises épiscopales, et autres églises de leurs diocèses ; entendant qu'à ladite cérémonie les cours de parlement, et autres compagnies souveraines, et les principaux officiers des villes y soient présents. Et d'autant qu'il y a plusieurs églises épiscopales qui ne sont point dédiées à la Vierge, nous exhortons lesdits archevêques et évêques en ce cas, de lui dédier la principale chapelle desdites églises, pour y être faite ladite cérémonie ; et d'y élever un autel avec un ornement convenable à une action si célèbre, et d'admonester tous nos peuples d'avoir une dévotion toute particulière à la Vierge, d'implorer en ce jour sa protection, afin que, sous une si puissante patronne, notre royaume soit à couvert de toutes les entreprises de ses ennemis, qu'il jouisse longuement d'une bonne paix ; que Dieu y soit servi et révéré si saintement que nous et nos sujets puissions arriver heureusement à la dernière fin pour laquelle nous avons tous été créés ; car tel est notre bon plaisir.

 

Donné à Saint-Germain-en-Laye, le dixième jour de février, l'an de grâce mil-six-cent-trente-huit, et de notre règne le vingt-huitième.

 

Louis.

 

 

Pie XII :Constitution apostolique " Munificentissimus Deus "

 

Définissant le dogme de l'Assomption

 

1er novembre 1950

 

Alors, puisque l'Eglise universelle, en laquelle vit l'Esprit de vérité, cet Esprit qui la dirige infailliblement pour parfaire la connaissance des véntés révélées, a manifesté de multiples façons sa foi au cours des siècles, et puisque les évêques du monde entier, d'un sentiment presque unanime, demandent que soit définie, comme dogme de foi divine et catholique, la vérité de l'Assomption au ciel de la Bienheureuse Vierge Marie - vérité qui s'appuie sur les Saintes Lettres et ancrée profondément dans l'âme des fidèles, approuvée depuis la plus haute antiquité par le culte de l'Eglise, en parfait accord avec les autres vérités révélées, démontrée et expliquée par l'étude, la science et la sagesse des théologiens - nous pensons que le moment, fixé par le dessein de Dieu dans sa Providence, est maintenant arrivé où nous devons déclarer solennellement cet insigne privilège de la Vierge Marie.

 

Nous, qui avons confié Notre pontificat au patronage particulier de la Très Sainte Vierge, vers qui Nous Nous réfugions en tant de vicissitudes des plus tristes réalités, Nous qui avons consacré à son Coeur Immaculé le genre humain tout entier en une cérémonie publique, et qui avons éprouvé souvent sa très puissante assistance, Nous avons une entière confiance que cette proclamation et définition solennelle de son Assomption apportera un profit non négligeable à la société humaine, car elle tournera à la gloire de la Très Sainte Trinité à laquelle la Vierge Mère de Dieu est unie par des liens tout particuliers. Il faut, en effet, espérer que tous les fidèles seront portés à une piété plus grande envers leur céleste Mère ; que les âmes de tous ceux qui se glorifient du nom de chrétiens, seront poussées au désir de participer à l'unité du Corps mystique de Jésus-Christ et d'augmenter leur amour envers Celle qui, à l'égard de tous les membres de cet auguste corps, garde un coeur maternel. Et il faut également espérer que ceux qui méditent les glorieux exemples de Marie se persuaderont de plus en plus de quelle grande valeur est la vie humaine si elle est entièrement vouée à l'accomplissement de la volonté du Père céleste et au bien à procurer au prochain ; que, alors que les inventions du " matérialisme " et la corruption des moeurs qui en découle menacent de submerger l'existence de la vertu et, en excitant les guerres, de perdre les vies humaines, sera manifesté le plus clairement possible, en pleine lumière, aux yeux de tous, à quel but sublime sont destinés notre âme et notre corps ; et enfin que la foi de l'Assomption céleste de Marie dans son corps rendra plus ferme notre foi en notre propre résurrection, et la rendra plus active.

 

Ce Nous est une très grande joie que cet événement solennel arrive, par un dessein de la Providence de Dieu, alors que l'Année Sainte suit son cours, car ainsi nous pouvons, pendant la célébration du très grand Jubilé, orner le front de la Vierge Mère de Dieu de ce brillant joyau et laisser un souvenir plus durable que l'airain de Notre piété très ardente envers la Mère de Dieu.

 

C'est pourquoi, après avoir adressé à Dieu d'incessantes et suppliantes prières, et invoqué les lumières de l'Esprit de vérité, pour la gloire du Dieu Tout-Puissant, qui prodigua sa particulière bienveillance à la vierge Marie, pour l'honneur de son Fils, Roi immortel des siècles et vainqueur de la mort et du péché, pour accroître la gloire de son auguste Mère et pour la joie et l'exultation de l'Eglise tout entière, par l'autorité de Notre-Seigneur Jésus-Christ, des bienheureux apôtres Pierre et Paul, et par la Nôtre, Nous proclamons, déclarons et définissons que c'est un dogme divinement révélé que Marie, l'Immaculée Mère de Dieu toujours Vierge, à la fin du cours de sa vie terrestre, a été élevée en âme et en corps à la gloire céleste.

 

C'est pourquoi, si quelqu'un - ce qu'à Dieu ne plaise - osait volontairement nier ou mettre en doute ce que Nous avons défini, qu'il sache qu'il a fait complètement défection dans la foi divine et catholique.

 

Et pour que Notre définition de l'Assomption au ciel de la Vierge Marie dans son corps parvienne à la connaissance de l'Eglise universelle, Nous voulons que Nos lettres apostoliques présentes demeurent pour en perpétuer la mémoire, ordonnant que les copies qui en seront faites, ou même les exemplaires qui en seront imprimés, contresignés de la main d'un notaire public, et munis du sceau d'une personne constituée en dignité ecclésiastique, obtiennent foi absolument auprès de tous, comme le feraient les présentes Lettres elles-mêmes si elles étaient exhibées ou montrées.

 

Qu'il ne soit permis à qui que ce soit de détruire ou d'attaquer ou contredire, par une audacieuse témérité, cet écrit de Notre déclaration, décision et définition. Si quelqu'un avait la présomption d'y attenter, qu'il sache qu'il encourrait l'indignation du Dieu Tout-Puissant et des bienheureux apôtres Pierre et Paul.

 

Donné à Rome, près de Saint-Pierre, l'année du très saint Jubilé mil neuf cent cinquante, le premier novembre, en la fête de tous les Saints, de Notre pontificat la douzième année.

 

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