Publié le 21 Février 2013

 

http://nantes.cef.fr/wp-content/uploads/2012/05/Angelico-StPierre_silenceSM-1442.jpg

 

Dans la dernière lettre aux amis de Fontgombault le père Abbé recommande :

 

 

"Il me faut aborder un sujet délicat, celui de l'utilisation des moyens de communication électronique avec le monastère.

 

C'est un sujet important dans la mesure où il touche à la garde du silence intérieur, condition indispensable de la recherche de Dieu. Ces moyens facilitent les communications avec le Père hôtelier et c'est bien. Mais ils peuvent aussi être utilisés pour transmettre au monastère des documents divers, telle ou telle nouvelle, des intentions de prière, voire des courriers personnels ou de direction, des photos ...

 

Souvent ces documents nous arrivent de divers endroits.

 

Je vous serais vraiment gré d'interrompre ces envois et de nous exclure de vos listes d'envois en groupe. J'ai demandé aux moines de ne pas utiliser les mails pour les questions personnelles, sauf exception, ou pour la direction au risque de tomber dans un bavardage qui n'est profitable ni au dirigé, ni au directeur.

 

Saint Grégoire dit de saint Benoît qu'il a quitté le monde 'scienter nescius et sapienter indoctus, savamment ignorant et sagement inculte".

 

Il est une sainte ignorance que doivent cultiver et faire respecter les moines afin d'espérer prétendre à la science de Dieu et être ainsi vraiment moines.

 

Je vous remercie au nom de tous de l'attention que vous porterez à cette demande.

 

+ dom Jean Pateau

abbé de Notre-Dame de Fontgombault.

2 Février 2013.


 

 


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Rédigé par philippe

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Publié le 18 Février 2013

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copyright: "Crédit photo : APRH", 

 

 

 

 


 

A la mi-août 2012, Tristan de Genouillac rentrait dans les ordres à l’Abbaye Notre Dame de Fontgombault, dans l’Indre.

 

A 25 ans et après deux années passées aux côtés du crack Ready Cash, le lad de confession catholique répondait à l’appel du Seigneur.

 

Son désir de se rapprocher de Dieu l’avait emporté sur sa passion du cheval.

 

Quelques jours avant de quitter la Ferté-Frênel et passer le relais à David Javelle, le jeune homme confiait à Trot Infos (no 215, Septembre/Octobre, p. 10-15) que son choix était mûrement réfléchi et qu’il assumait à 100% sa nouvelle vie. Lié à l’ascension de Ready Cash, Tristan avouait qu’il n’était pas impossible qu’un dernier dimanche de janvier, de sa retraite au bord de la Creuse, il ait une pensée pour celui qu’il avait aidé à remporter deux Prix d’Amérique.

  ...

Curieux destin que celui de Tristan de Genouillac qui, après avoir voué sa vie à des trotteurs d’exception, a décidé d’épouser la vie monastique.

 

 

link turfcom

 

merci de ce respect et de cette sympathie  témoignés  envers frère Tristan et envers l'abbaye de Fontgombault.. Bien de nos modernos n'en n'auraient pas fait autant. Rien que le titre ils n'auraient pas su trouver!!!   félicitations pour ce bel article et merci pour nos échanges. . très content  bonne continuation !

moi aussi son histoire m'a retourné, et votre article arrive, comme une  conclusion de mes articles précédents,  magnifique

merci frère Tristan, mes prières et ma persévérance,  pour vous tous les jours..tout cela a été pour moi un signe évident du père Henry qu'il me fallait continuer jusqu'au bout. Jamais je n'ai été aussi certain de mon choix. !mes prières pour Samuel.

  Philippe


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Rédigé par Samuel Marchesseau

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Publié le 17 Février 2013

 

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Il nous reste à prendre une leçon auprès des convertis.

 

Ils font plus que réconforter notre foi, puisqu'ils nous donnent une conscience plus vive de son caractère personnel et totalitaire.

 

Croire, c'est s'engager vis-à-vis d'une Personne qui demande tout parce qu'elle est tout:" C'est tout entier, dit saint Augustin, que celui qui t'a fait t'exige." Plus et mieux que les catholiques de naissance, les convertis se révèlent " des pèlerins de l'Absolu', sentant parfois jusqu'au pathétique les exigences de la vie chrétienne.

 

Après qu'il eut fait sa première communion, Psichari écrit:

 

"Je sens que je donnerai à Dieu tout ce qu'il me demandera". Et il se serait donné lui-même dans la vie dominicaine si la guerre ne l'avait tué. Léon Bloy devient à sa façon un vigoureux apôtre: Claudel, Maritain, Ghéon se servent de la plume pour le bien; Newman a déclanché un mouvement vers Rome qui se chiffre annuellement à 8000 conversions....

 

Il est permis de conclure que les convertis prennent généralement plus au sérieux que nous, leur foi et leur Dieu.

 

Les luttes livrées par les convertis débouchent sur la joie et la paix.

 

En orientant leurs forces sur l'unique nécessaire, ils se sont unifiés, grandis et épanouis. L'insatisfaction résulte toujours d'une vie divisée entre la terre et le ciel, car à vouloir tout prendre, on manque tout.

 

Saint Bernard plaint les chrétiens écartelés à deux mondes, qui ne possèdent pas assez l'Incréé pour en jouir ni assez le créé pour s'en contenter. Unifiés en Dieu, au contraire, les convertis célèbren,t leur liberté d'âme et leur puissance d'action. " J'allais, s'écriait Psichari, vers la joie, vers la santé... et je pleurais de bonheur, d'amour et de reconnaissance."

 

Lorsqu'il se fixa en Dieu, Pascal se montre encore plus exubérant:" Joie, joie, joie, pleurs de joie".

 

Quand tout l'être et toute son activité gravitent autour du Dieu qui remplit l'âme, c'est, avec l'unité, la paix " quae exsuperat omnem sensum" .

 

Henri-Marie BRADET O.P.

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Rédigé par philippe

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Publié le 17 Février 2013

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Comment les convertis sont-ils amenés au désir d'une vie où l'appétit de Dieu domine, et par suite, à l'acceptation des renoncements nécessaires?

 

 

Il est de foi que Dieu seul prend l'initiative d'une conversion et que toutes les tentatives pour le bien sont l'oeuvre de sa grâce. Mais celle-ci, comme toutes les activités divines, est fort discrète et n'arrive aux humains qu'enveloppés dans les évènements et les circonstances souvent les plus ordinaires.

 

Qu'importe les moyens que Dieu emploie, puisqu'entre ses mains ils sont tous efficaces! L'amabilité du Seigneur attire saint Augustin: le titre de chevalier du Christ séduit saint Ignace de Loyola; la pauvreté de Jésus apparait à saint François d'Assise comme la seule épouse digne de lui; la justice divine impressionne fortement l'abbé de Rançé.

 

Sur d'autres, comme le père Graty, François Coppée, Léopold Levaux, l'enigme de la destinée, de la souffrance et de la mort opère plus efficacement que les attributs divins. Dans le désir louable de contenter un besoin de beauté et de vérité, Huymans, Papini, Dumesnil, Bourget, Brunetière entrent dans le catholicisme. Saint Justin frappe à la porte de diverses écoles philosophiques de son temps, jusqu'au jour où un vieillard lui apprit que Dieu avait parlé et que son enseignement était contenu dans l'Ecriture. Newman étudie douze ans pour découvrir si l'Eglise de Rome est l'Eglise de Jésus-Christ.

 

Le péché, lui aussi, devient parfois l'instrument de la grâce et ne cesse de justifier l'Eglise qui l'appelle dans sa liturgie du samedi-saint: "O felix culpa!" Jadis, il nous a valu un Rédempteur; aujourd'hui, il nous amène des âmes.

 

L'infâme Vie de Jésus de Renan conduit au Christ Elisabeth Leseur et Paul Claudel. Me Mink-Julien déclare que le spiritisme fut pour elle l'occasion de la foi. Joergensen écrit: " C'est une conclusion de darwiniste qui m'a fait adopter la vérité du Christianisme. Le théâtre corrompu déclenche chez Eve Lavallière la nostalgie de quelque chose de mieux. Dégouté du vice et épris de grandeur morale, Ernest Psichari se tourne vers son Dieu.

 

Le plus souvent, pourrait-on dire, c'est par ce désir de propreté morale ou d'écoeurement du péché que la grâce s'insinue et fait irruption dans l'âme des pécheurs.

 


Admirable discrétion de la grâce que Huymans appelle "quelque chose d'analogue à la digestion d'un estomac qui travaille sans qu'on le sente."

 

Dieu sait s'adapter à chaque tempérament, s'insérant pour ainsi dire en ce qu'il y a de meilleur en lui, de sorte que sa grâce réussit là où toutes les autres forces échouent.

 

Dans l'histoire des conversions, plus que partout ailleurs, Dieu nous enseigne que s'il a besoin de rien, il peut cependant tout utiliser pour ses desseins.

 

Un dominicain anglais, Robert Bracy, élevé dans la haine du catholicisme, se convertit en écoutant un prédicateur, qui, dit-il "pataugea lamentablement. Cependant, ce fut pendant ce sermon que la foi me vint.

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Rédigé par Henrie marie Bradet O.P.

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Publié le 17 Février 2013

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Avant d'en venir à cette simplification supérieur de son être, le convertit doit lutter.

 

Comme on le pense bien, les tendances diverses contraires et même contradictoires de la nature humaine ne se laissent pas facilement réduire à l'unité: à l'amour et à la pensée uniques. L'entreprise se compare justement à cette espèce particulière du drame, qui se nomme tragédie.

 

En effet, l'homme désaxé, multiple, "monstre et chaos", comme dit Pascal, "écartelé, non pas à deux chevaux comme dans les temps horribles", selon Lamennais, ne peut se rendre à "l'unique nécessaire", qu'à travers de durs combats et après une victoire coûteuse.

 

Car, s'il y a d'une part tous les biens que la foi met en relief, il y a par contre les cris d'agonie des passions, "me tirant, disait S. Augustin, par ma robe de chair", les préjugés, l'orgueil, le respect humain, les parents, les amis et toutes ces habitudes qui font la nécessité.

 

Le même saint décrit ainsi son conflit intérieur:" Cette volonté nouvelle qui se levait en moi de vous servir sans intérêt, de jouir de vous, ô mon Dieu, seule vraie joie, cette volonté était encore trop faible pour vaincre l'autre enracinée par l'habitude.

 

Ainsi deux volontés, l'une ancienne, l'autre nouvelle, l'une charnelle, l'autre spirituelle, étaient aux prises, et dans cette lutte mon âme se dissolvait".....

 

Le caractère essentiel de la conversion est bien marqué: un dualisme dans lequel des puissances contraires se font la guerre.

 

"Le converti, écrit le père Mainage, n'est pas seul sur le chemin qui le conduit à la vie catholique. Il est deux. Il se sent deux". Il suffit de songer aux deux hommes qui se partageaient saint Paul, aux deux volontés qui tiraillaient saint Augustin ou tout simplement aux deux pièces disparates et constitutives de tout homme: la chair et l'esprit.

 


 

L'idée d'un duel, qui se passerait dans les profondeurs de l'âme, caractérise assez bien le travail préliminaire à la conversion. Il faut choisir entre Dieu et soi-même, mais d'un côté comme de l'autre, les exigences sont totalitaires.

 

Certains convertis en ressentirent parfois la sensation presque physique: saint Paul "regimbe contre l'aiguillon", saint Augustin pleure à la pensée de quitter pour jamais "ces bagatelles de bagatelles, ces vanités de vanités, ses anciennes amies". Jacques Rivière est tellement terrassé qu'il écrit à Claudel: " J'aime mieux souffrir que de consentir à une domination, cette domination ne dût-elle durer qu'un instant et me donner l'éternelle béatitude".

De son côté, Claudel avoue :" La pensée d'annoncer à tous ma conviction, de dire à mes parents que je voulais faire maigre le vendredi, de me proclamer moi-même un de ces catholiques tant raillés, me donnait des sueurs froides". Eve Lavallière dira à ses amies: "Une conversion, c'est dur les premiers mois et les premières années. On ne passe pas un moment des ténèbres à la lumière. Il y a des hésitations, des doutes, du clair obscur". Le socialiste Retté, le juif Cohen, le luthérien Hecker, le Père Liberman et tant d'autres nous ont laissé des récits émouvants de leur ascension vers Dieu.

 

Jacod lutta contre un ange; les convertis luttèrent contre Dieu avant de faire leur soumission.

" Dure nuit! le combat spirituel est aussi brutal qu'une bataille d'hommes", écrivait Arthur Rimbaud.

 

Il ne faudrait toutefois pas réserver ces luttes, pas plus que l'unité pacifiante qui en résulte, au seul passage de l'incroyance à la foi ou de l'état de péché mortel à l'état de grâce.  C'est là le saut du mal au bien, généralement appelé première conversion.

 

A celle-ci peut et doit s'en ajouter souvent une seconde, qui consiste à passer du bien au mieux, d'une vie tiède à une vie fervente, de la médiocrité à la perfection. C'est en ce sens que Sainte Thérèse d'Avila et le bienheureux Henri Suso parlent de leur conversion. Le même état d'âme est visé quand Jésus dit à saint Pierre:" Et toi, une fois converti, affermis tes frères".

 

Qu'il s'agisse d'une première ou d'une deuxième conversion, des combats analogues doivent acheter l'orientation vers Dieu des pensées et des affections. Sans doute, le travail sera plus ardu si le converti doit tourner vers son Créateur une âme qui en est absolument détournée: la route sera plus pénible et les liens cèderont moins facilement. Cependant, pour quitter une générosité intermittente et partielle et embrasser une attitude stable et totale, la grande Thérèse dut se débattre longtemps.

 

"Je voudrais, dit-elle, pouvoir donner l'idée de la captivité où gémissait alors mon âme. Je voyais bien qu'elle était captive, mais je ne savais en quoi... Ma conscience me disait que je ne donnais pas à Dieu ce qu'exigeaient tant de bienfaits reçus... Je cherchais un remède, je prenais des moyens... Je désirais vivre, car je le sentais, ce n'était pas vivre que de se débattre ainsi contre une espèce de mort..."

 

Henri Suso connut aussi le dur labeur de l'homme qui se rend entièrement à Dieu.

 

Il lui a fallu, comme à tous les saints, passer au crible son humeur, sa conduite quotidienne, sa vanité, et ne sauver de son passé que ce qui lui semblait noble et pur, saint et agréable au Maître.

 

 


 



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Rédigé par Henrie marie Bradet O.P.

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Publié le 17 Février 2013

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On parle plus volontiers et non sans raison de la nécessité de se convertir, des moyens et du besoin de la grâce que de l'explication psychologique de la conversion. Le converti et le convertisseur, trop heureux d'un changement ou d'une conquête, s'abandonnent sur le fait accompli.

 

D'ailleurs, ne peut-on pas convertir et se convertir, tout comme on peut vivre et marcher sans aucune théorie. A vouloir expliquer une activité ne risque-t-on pas d'en troubler le mécanisme?  Témoin ce mille-pattes qui vécut heureux jusqu'au jour où un crapaud lui demanda dans quel ordre il mouvait ses innombrables pattes. A cette question, le pauvre insecte fut si troublé qu'il resta hébété dans le fossé, à se demander comment faire dorénavant pour courir.

 

S'il est vrai que le travail de conversion s'opère sans s'embarasser de définitions, il existe néanmoins une chose qui s'appelle l'honnêteté intellectuelle. On ne peut être en règle avec celle-ci, qu'à la condition de se poser certaines questions et d'y répondre loyalement. Tant qu'il y aura des êtres qui pensent, un "pourquoi" et un "comment" séduiront plus fortement qu'un signe de piastre.

 

Quelle réalité, plus que la conversion, mérite nos réflexions?


On n'exagère rien en disant que la rénovation du monde en dépend, puisque la réforme des individus doit procéder et rendre possible celle des peuples.

 

A convertir, des milliers d'apôtres sont voués par vocation; à se convertir, chacun est obligé, sous peine de damnation: " Si vous ne vous convertissez pas.. vous n'entrerez pas dans le Royaume des Cieux", disait le Maître.

 

 

En fait, nombreux sont les penseurs qui, à la suite de l'Ecriture, ont tenté d'expliquer la nature de la conversion. Plus nombreux encore sont les convertis, qui ont analysé et liivré au public leur expérience, tellement que la littérature du vingtième siècle s'est enrichie d'une section spéciale qu'on peut appeler "la littérature des convertis".

 

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" en enfants nouveau-nés"

 

Pour la meilleure réponse à la question: Qu'est-ce que la conversion? c'est cette "nuée de témoins' qu'il nous faut interroger.

 

La sainte Ecriture désigne la conversion par des expressions aussi imagées que variées.

 

Tantôt, elle la représente comme un renouvellement de l'esprit et tantôt comme une vie nouvelle. Saint Paul parle de "nouvelle créature", "créés dans le Christ Jésus". GaL., VI, 15; Eph., II,10; Saint Jean s'exprime en termes de naissance:" nés de Dieu" et "renés non d'une semence corruptible mais incorruptible". Jean I,13; Sous des mots divers, naissance, nouveauté de vie, création, on reconnait facilement l'idée d'un changement profond réalisé dans l'âme et ses facultés par une puissance surnaturelle.

 

Après réflexion sur le donné révélé, saint Thomas d'Aquin définit la conversion: le passage de l'état de péché à l'état de justice ou de grâce. Il s'agirait d'une transformation intérieure, destructrice du péché, comme l'arrivée de la chaleur dans un objet en chasse nécessairement le froid".

 

Il va de soi qu'un tel retournement de l'âme vers Dieu, dû aux mystérieuses influcences de la grâce présuppose un détournement.

 

En effet, se convertir n'est pas autre chose de se détourner du créé pour se tourner vers l'incréé; se détacher de certains biens inférieurs pour s'attacher à d'autres biens supérieurs: dire "non" à la terre pour pouvoir dire "oui" au ciel.

 

Considéré d'un point de vue psychologique, le langage de l'Ecriture et de la théologie exprime donc l'idée d'un passage, c'est-à-dire d'un dégagement du terrestre pour un engagement vis-àvis du céleste.

 

Se convertit qui s'oublie soi-même et les idoles chères à ses instincts pour s'attacher à la vérité, au devoir, à Dieu.

 

Que la conversion soit le passage de la multiplicité à l'unité, des soins multiples au souci unique, les témoignages des convertis le crient hautement. Partout et toujours, on sent que les convertis eurent à lutter pour centrer leur vie, pour fixer sur "l'unique nécessaire" un coeur et un esprit jusque-là amalgamés à toutes les bagatelles. Comme l'écrit Fortunat Strowski, tous accomplirent "un puissant effort qui absorbe, qui concentre tout l'être humain dans une pensée unique, d'où tout le reste désormais dépendra".  

 

Quand ils parlent du temps antérieur à leur conversion, les convertis le décrivent génralement comme une période d'éparpillement, de dissipation, d'intérêts futiles et nombreux. Ils déclarent avoir erré pendant tout ce temps hors de l'unique voie, battu de nombreux sentiers et bu à toutes les sources. Au terme de la crise qui les jette en Dieu, les convertis ne parlent plus qu'en termes d'unité: un être, un but, un amour, une pensée uniques.

 

Dans la nuit terrible qui le rapproche de son Seigneur, Pascal prend la résolution suivante:" Oubli du monde et de tout, hormis Dieu."

Le comte Schouvaloff, devenu religieux barnabite, écrit de lui-même :" Du jour de ma conversion, l'idée de l'infini, de la perfection de Dieu ne m'a plus quitté".

 

Une fois convertie, Angèle de Foligno n'a plus qu'une passion :

 

" Tout ce que je fais, dit-elle à Dieu, je le fais pour vous trouver. Vous trouverai-je?

- Que veux-tu?

Ni or, ni argent, ni le monde entier: Vous seul".

 

Paul Claudel voit toute sa vie fixée sur Dieu grâce à cette simple intuition qui le transforme:" Dieu existe, il est là, il est quelqu'un, c'est un être aussi personnel que moi".

 

En toutes ces affirmations dont la sincérité ne peut être mise en doute, rien n'est plus évident que la "pensée unique, d'où tout le reste désormais dépendra".

 


 


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Rédigé par Henrie marie Bradet O.P.

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Publié le 16 Février 2013

Rédigé par philippe

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Publié le 13 Février 2013

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CHEMIN DE CROIX : DOM MARMIOM

 

La Passion constitue le "saint des saints" des mystères de Jésus. Elle est le couronnement de sa vie publique, le sommet de sa mission ici-bas, l'oeuvre vers laquelle toutes les autres convergent ou à laquelle elles puisent leur valeur.

 

Chaque année, durant la semaine sainte, l'Église en commémore, en détail, les diverses phases; chaque jour, au sacrifice de la messe, elle en renouvelle le souvenir et la réalité pour nous en appliquer les fruits.

A cet acte central de la liturgie se rattache une pratique de piété qui, sans appartenir au culte public officiel, organisé par l'Épouse du Christ, est devenue, à cause de l'abondance des grâces dont elle est la source, très chère aux âmes fidèles. C'est la dévotion à la Passion de Jésus sous la forme très connue du "chemin de la croix". (*)

 

La préparation immédiate que le Sauveur a faite à son oblation de pontife sur le calvaire fut de porter sa croix, du prétoire au Golgotha, accablé sous les souffrances et les opprobres.

 

La Vierge Marie et les premiers chrétiens ont dû plus d'une fois, dans la suite, refaire pieusement cet itinéraire, en arrosant de leurs larmes les endroits sanctifiés par les douleurs de l'Homme-Dieu.

 

Vous savez aussi avec quel élan et quelle ferveur les fidèles d'Occident entreprenaient au moyen âge le long et pénible pèlerinage des Lieux Saints afin d'y vénérer les traces sanglantes du Sauveur: leur piété s'alimentait à une source féconde de grâces sans prix. Rentrés dans leurs pays, ils avaient à coeur de conserver le souvenir des jours passés à Jérusalem dans la prière. On en vint, surtout à partir du XVe siècle, à reproduire un peu partout les sanctuaires et les "stations" de la ville sainte. La piété des fidèles trouvait ainsi à se satisfaire par un pèlerinage spirituel renouvelé à volonté. Dans la suite, à une époque relativement récente, l'Église a enrichi cette pratique de nombreuses indulgences.

 

Cette contemplation des souffrances de Jésus est très féconde. Je suis convaincu qu'en dehors des sacrements et des actes de la liturgie, il n'y a pas de pratique plus utile pour nos âmes que le chemin de la croix fait avec dévotion. Son efficacité surnaturelle est souveraine.

 

 

...

 

 

"Mais la croix que Dieu lui-même met sur nos épaules en la taillant à notre mesure, la croix lourde et longue de notre vie - ne peut-on pas identifier la croix et notre vie -, c'est bien celle-là qui est l'expiation véritable, parce que installée au coeur même du problème, dans la trame que nous avons à tisser chaque jour."

 

...

 

 

"Tout semble résumé dans la devise du monastère : Fons Amoris, « Fontaine d’Amour ».


En choisissant, en l’absence de tout document ancien, ces deux mots, extraits de la séquence Stabat Mater chantée lors de la fête de Notre-Dame des sept douleurs, le Père Abbé Édouard, premier abbé de Fontgombault après la restauration de l’abbaye par Solesmes en 1948, prenait acte de cette protection particulière de Marie, de Marie médiatrice, sur notre maison.

 

Marie est ici la source où venir boire l'eau vive : Fons Amoris.


Boire à la fontaine, c’est se laisser transformer, purifier, par la fontaine, à l’image de la Samaritaine. Au puits de Jacob, cette bonne fille voulait offrir à Jésus de l’eau à boire.


Comme elle, en entrant dans la vie monastique, en faisant profession, et bien des années encore après, nous voudrions avoir beaucoup à offrir à Jésus.

 

Jésus même vient souvent à nous comme il l’a fait avec la femme de Samarie et nous demande à boire."

 

Il faut reconnaître Dieu sous les traits de l’assoiffé. Il a soif que nous lui demandions à boire. « Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m'a envoyé et de mener son œuvre à bonne fin. » (Jn 4, 34) De fait, Jésus dira à la Samaritaine : « Si tu savais le don de Dieu et qui est celui qui te dit: “Donne-moi à boire”, c'est toi qui l'aurais prié et il t'aurait donné de l'eau vive » (Jn 4, 10). Jésus lui proposera une eau puisée à une source qui ne tarit jamais : « qui boira de l'eau que je lui donnerai n'aura plus jamais soif ; l'eau que je lui donnerai deviendra en lui source d'eau jaillissant en vie éternelle » (Jn 4, 14).


Déjà le livre d’Isaïe annonçait au peuple élu, à toute âme, la promesse de cette eau vive : « Ainsi parle Yahvé : “Voici que je fais couler vers elle la prospérité comme un fleuve, et comme un torrent débordant, l’opulence des nations. Vous serez allaités, on vous portera sur la hanche, on vous caressera en vous tenant sur les genoux. Comme celui que sa mère console, moi aussi, je vous consolerai, à Jérusalem vous serez consolés” » (Isaïe 66, 12-13).


Cette promesse concerne chacun d’entre nous. Pour aller boire à la source, nous devons suivre l’exemple de Bernadette.

 

Il faut gravir la montagne de notre misère, de notre faiblesse, de nos pauvretés. Il faut gratter. Déjà, l’eau ruisselle et ce filet veut devenir un grand fleuve. Bien des moyens s’offrent à nous dans le concret de nos vies.

 

...

 

Le monde n’a guère changé depuis Bernadette : gratter la terre de sa misère afin de laisser couler l’eau de la fontaine d’Amour demeure folie à ses yeux.

 

Dans la vie de pénitence, de renoncement et de prière que vous propose le monastère, vous porterez le poids d’une autre folie, celle du monde, l’oubli de Dieu.

 

 TRP dom Jean Pateau

profession monastique 11  fev. 2013

 

....


 


Chers frères et soeurs, regardons le Christ transpercé sur la Croix!

 

Il est la révélation la plus bouleversante de l'amour de Dieu, un amour dans lequel eros et agapè, loin de s'opposer, s'illuminent mutuellement. Sur la Croix c'est Dieu lui-même qui mendie l'amour de sa créature: Il a soif de l'amour de chacun de nous. L'apôtre Thomas reconnut Jésus comme "Seigneur et Dieu" quand il mit la main sur la blessure de son flanc. Il n'est pas surprenant que, à travers les saints, beaucoup aient trouvé dans le coeur de Jésus l'expression la plus émouvante de ce mystère de l'amour. On pourrait précisément dire que la révélation de l'eros de Dieu envers l'homme est, en réalité, l'expression suprême de son agapè. En vérité, seul l'amour dans lequel s'unissent le don désintéressé de soi et le désir passionné de réciprocité, donne une ivresse qui rend légers les sacrifices les plus lourds. Jésus a dit: "Quand je serai élevé de terre, j'attirerai à moi tous les hommes" (Jn 12, 32).

 

La réponse que le Seigneur désire ardemment de notre part est avant tout d'accueillir son amour et de se laisser attirer par lui. Accepter son amour, cependant, ne suffit pas. Il s'agit de répondre à un tel amour pour ensuite s'engager à le communiquer aux autres: le Christ "m'attire à lui" pour s'unir à moi, pour que j'apprenne à aimer mes frères du même amour.

 

Benoît XVI

 

 

 


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Publié le 12 Février 2013

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  "Quelle grâce que cette paternité spirituelle qui continue mystérieusement, spécialement dans la prière et l'adoration et qui nous conduit au Père des cieux.

 

"Alors cher grand frère, je vous souhaite un beau et saint carême, ce temps de grâce qui va nous revivifier, en union de prière bénédictine! (spécialement au moment des complies, cet office que le père Henry aimait tant...)"  ... merci petite soeur, pareillement,  pour le pape et tous nos petits moines.  ! 

 

 

...

 

  L'esprit de mortification est suffisamment indiqué par le jeûne de quarante jours de Notre-Seigneur pour qu'il figure comme recommandation essentielle dans le Carême institué par l'Eglise.

 

  Le jeûne et l'abstinence, voilà assurément ce que "l'homme animal" accepte le moins volontiers. Leur discipline actuelle est pourtant bien mitigée pour les fidèles. S'ils veulent que la "retraite" quadragésimale soit bénie et bien profitable à leur âme, il leur faudra vaillamment et joyeusement s'imposer ces sacrifices corporels, où ils trouveront finalement une austère saveur, celle de l'amour qui donne.

 

C'est ce que chante si bien le Psaume XVIII, utilisé dans l'Offertoire du troisième dimanche de Carême :" Vos préceptes, Seigneur, réjouissent les coeurs... Ils sont plus doux que le miel, que le rayon de miel; aussi votre serviteur les observe;; à les garder on trouve une grande récompense."

 

La Préface de la messe énumère, dans la concision de son lyrisme, les avantages de cette pénitence:" Elle éteint les passions, élève l'âme, donne la force et assure la récompense."

 

Il va s'en dire que le jeûne et l'abstinence ne sont qu'un moyen - ecclésiastiquement obligatoire - et non un but; et que l'esprit de mortification qui les domine devra suggérer bien d'autres sacrifices, de petits sacrifices parfois extrêmement méritoires, exercices de patience et autres.

 

Aux premiers siècles de l'Eglise, les chrétiens se gardaient constamment de tout ce que l'esprit du paganisme, autour d'eux, multipliait, comme spectacles privés et publics, représentations théatrales, jeux de cirque etc... Aujourd'hui, l'esprit du paganisme pénètre profondément la société chrétienne elle-même, et ses distractions mélangées ou totalement perverses, cinémas, etc... Le Carême sera une belle occasion de réviser un certain relâchement, pour soi et autour de soi, qui ne convient pas à une âme vraiment chrétienne.

 

La sainte quarantaine, autrefois, comportait toute une discipline, avec rites et prières, pour la préparation au baptême, et pour la réconciliation des pénitents publics. On peut et doit en retenir tout au moins que le Carême est pour l'occasion de nous rappeler les engagements du baptême et nos responsabilités de chrétiens; il doit aussi renouveler en nous l'esprit de componction et de contrition qui convient à des pécheurs, et qui nous préparera à recevoir avec ferveur le sacrement de pénitence, en vue de la communion pascale.

 

Pour conclure, remarquons que si ces vérités sont parfois oubliées, ou tout au moins diminuées, c'est que :"Sans le secours de la sainte liturgie on n'est guère porté à faire carême, et peu à peu, livré à soi-même, on ne sait plus vivre chrétiennement."

 

dom Jean Mazé.

 

...

 

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Une vie sans austérité s'évade pratiquement des perspectives de la Rédemption. Toutefois nous ne pouvons laisser dans l'ombre les pénitences involontaires qui tiennent dans la vie une très grande place, la plus grande pourrait-on dire.

 

Les détachements que nous imposons à nous-mêmes sont relativement restreints et n'atteignent généralement pas le but qu'ils se proposent. Par contre, les épreuves de la vie sont de tout instant et paraissent aussi des moyens plus sûrs d'expiation.

 

Il n'est pas tellement nécessaire, en effet, d'aller à la recherche de la pénitence; elle-même vient au-devant de nous. Souvent inattendue, nous ne la désirons pas. Elle ne nous consulte pas et les visages qu'elle revêt  sont aussi divers que les aspects de notre vie personnelle. Nous n'en finirons pas si nous voulions, dans la trame de notre existence, énumérer toutes les formes de cette visiteuse indiscrète.

 

Elle les revêt tour à tour, quelquefois toutes en même temps. Elle s'appelle angoisse, tristesse, séparations, désolations, trahison, maladie, travail, et, quels que soient  les noms, il y a une chose certaine, elle est là comme un fait brutal.

 

Or, ce fait, nous n'avons pas à le choisir, mais à l'accepter. Et c'est là, où précisément nous pouvons trouver une expiation vraie, certaine, parce que permise ou voulue par Dieu.

 

En effet, nous ne savons pas exactement si nos pénitences volontaires sont acceptées de Dieu, ni si elles lui sont agréables. Et puis nous pouvons nous faire illusion sur leur valeur, voire même y trouver ce qu'elles ont pour but de combattre: l'orgueil et l'amour-propre. On a vu des ermites du désert se perdre par une pénitence inconsidérée, et des âmes généreuses manquer par détachement à leur devoir d'état. A cette limite, la pénitence n'est plus une réparation, elle devient une erreur.

Mais la croix que Dieu lui-même met sur nos épaules en la taillant à notre mesure, la croix lourde et longue de notre vie - ne peut-on pas identifier la croix et notre vie -, c'est bien celle-là qui est l'expiation véritable, parce que installée au coeur même du problème, dans la trame que nous avons à tisser chaque jour.

 

Seuls les chrétiens inattentifs ne discernent pas, à ce point de vue, toute la richesse de l'instant présent; ils préfèrent chercher à côté... ils choisissent souvent à côté. Et cependant, chaque minute apporte avec elle son détachement. Tantôt il faut renoncer à ses idées, tantôt à ses désirs et à ses vouloirs, tantôt à ses affections, tantôt à sa tranquillité et à son bien-être, tantôt à tout cela en même temps. Le fait est un merveilleux facteur de renoncement.

Vous souvenez-vous de cette belle pensée de Pascal? "Si Dieu nous donnait des maîtres de sa main, comme il faudrait les accepter: les évènements sont nos maîtres."

 

De plus, les pénitences que nous choisissons ne nous atteignent pas toujours profondément.

 

La vraie pénitence est celle qui, finalement, mortifie notre amour-propre, cause de tous nos maux. Or généralement, nous choisissons des choses qui peuvent nous faire physiquement souffrir en nous imposant une gêne ou une contrainte, mais qui, moralement, ne nous font pas beaucoup de mal. Je parlais plus haut de l'orgueil qui se glisse dans la pénitence même: ce n'est pas inouï de remarquer des coïncidences entre un grand amour-propre et des pénitences extraordinaires.

 

Mais l'action de Dieu qui s'exprime par les faits est infiniment pénétrante. Les démentis que nous donne la vie viennent brusquement projeter une lumière, celle même de Dieu, sur toutes ces recherches de nous-mêmes que nous n'y avions pas aperçues; ils éclairent au vrai nos âmes et nos mobiles secrets. A ces pénitences, nous ne pouvons pas échapper. Pourquoi le ferions-nous? Elles sont si bonnes! Bénissons la main qui nous les envoie et demandons de voir clair.

 

Il semble donc que l'abandon à la volonté du bon Dieu soit encore la plus sûre et la plus exacte des pénitences, la plus efficace par conséquent et la plus réparatrice.

 

Nous ne saurions nous en étonner. Dieu est notre maître de perfection, il sait bien mieux que nous ce qui nous convient en cette matière, car il nous connait et il nous aime d'une façon très précise. Nous ne pourrions trouver de meilleur éducateur. Ce sera donc faire preuve de docilité spirituelle que d'être attentif à discerner en chaque évènement de notre existence l'aspect providentiel que Dieu veut y mettre.

 

Abandonnons-nous donc pleinement à son bon vouloir et nous trouverons, par le fait, une ample matière à nos désirs d'expiation.

 

 

frère Pierre Dorange O.P.

 


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Publié le 11 Février 2013

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Les fidèles du diocèse de Luçon sont invités à se rassembler, ou à s’unir par la prière, pour :

 

• Une messe d’action de grâce pour le pontificat de Benoît XVI, le dimanche 24 février 2013, en l’église st Louis de la Roche-sur-Yon, à 19h.

• Des vêpres, puis une adoration eucharistique (jusqu’à 21h30), afin de rendre grâce pour Benoît XVI mais aussi afin de prier pour le futur Pape, le jeudi 28 février 2013 à 19h, en la cathédrale de Luçon.

 

 

Après huit années de pontificat passées au service de l’Eglise, le Pape Benoît XVI a décidé de « renoncer au ministère d’Evêque de Rome, successeur de saint Pierre ». En 2005, au terme d’un long ministère sacerdotal, puis épiscopal, il avait su redire dans l’humilité, les paroles de Samuel : « me voici Seigneur, je viens faire ta volonté ». Aujourd’hui, nous ne pouvons qu'éprouver une admiration pour celui qui pense, comme le dit l'Ecriture, qu’il est temps « que sa charge passe à un autre »[1].

 

Profondément conscient que le ministère pétrinien qu’il lui a été confié dépasse infiniment sa personne, il nous enseigne, une fois le temps de surprise passé, qu’il n’est pas d’autre chemin que celui du serviteur. Il demeure profondément pasteur jusque dans cet acte de renonciation.

 

Nous rendons grâce à Dieu pour son pontificat. Inlassablement, il a voulu réenraciner l'Eglise de ce temps dans les fondamentaux de la Foi. Comment pourrait-on annoncer le Christ vivant sans fonder notre témoignage sur l’enseignement de nos pères et le pèlerinage bimillénaire de l’Eglise ?

 

Mais ses écrits et sa prédication montrent constamment combien il demeure attentif aux évolutions du monde contemporain et aux enjeux révélés par les débats de notre temps. L’encyclique Deus caritas est n’en est-elle pas une des preuves des plus évidentes ?

 

Puisqu’il a déclaré que l’annonce de l’Evangile et la gouvernance de la barque de Pierre doivent se réaliser avec toute « la vigueur du corps et de l’esprit », la décision prise aujourd’hui souligne avec force sa fidélité à ses engagements premiers lorsque jeune prêtre, il répondit avec clarté à son évêque : « me voici », renonçant à toute volonté propre.

 

Que notre prière reconnaissante accompagne notre Pape Benoît XVI. Puissions-nous, dans les jours à venir, témoigner au Seigneur Jésus-Christ notre reconnaissance envers lui et notre confiance dans l’Eglise qui demeure œuvre de Dieu.

 


+ mgr Alain Castet, évêque de Luçon

 

 

Dans l’histoire de l’Eglise, rares sont les papes ayant renoncé à leur charge. Certains cas sont douteux : saint Martin Ier, Benoît XV. Jean XVIII quitta le siège de Pierre en juin 1009. Selon un vieux catalogue romain, « après cinq ans et demi de règne, il se retira dans le monastère de Saint-Paul-hors-les-Murs, et y finit ses jours sous l’habit religieux. » Dans des circonstances troublées, Sylvestre III regagna en 1044 son évêché de Sabine après quarante jours d’un pouvoir contesté (certains le qualifiant d’antipape). Son successeur Benoît IX abdiqua également avant de remonter, deux ans plus tard, sur le Siège de Pierre jusqu’à ce que l’empereur Henri III l’en chasse de force.

 

Le cas le plus célèbre et le plus touchant est celui de saint Célestin. En 1294, sur les conseils du roi de Naples, ce saint ermite de près de 85 ans fut élu sous le nom de Célestin V, après une vacance du Saint-Siège de deux ans et trois mois. Brutalement plongé au milieu des complots des politiques voulant utiliser son autorité morale à leurs desseins, il se rendit rapidement compte que le métier de pape ne lui convenait pas. Au bout de cinq mois, il abdiqua devant les cardinaux réunis, exposant simplement les raisons de sa décision : son âge et son incompétence. Avant de retourner à la vie solitaire, il aurait promulgué une constitution sur l'abdication pontificale, dont le texte a été perdu. Il fut canonisé par Clément V, qui le qualifia cependant de « pontife inexpérimenté dans le gouvernement de l’Eglise universelle ».

 

La validité de cette renonciation fut cependant contestée, si bien que son successeur Boniface VIII a dû approfondir les dimensions juridiques et théologiques de la renonciation. Il déclara solennellement : Après avoir délibéré de cette question avec les cardinaux de la sainte Eglise…nous statuons et décrétons, de par notre autorité apostolique, que le Pontife romain peut librement résigner ses fonctions. Rome a parlé, la cause est entendue.

 

La démission de Benoît XVI cause une grande émotion dans le peuple chrétien. Malgré sa brièveté, son pontificat aura fortement marqué l'Eglise.

 

link: chrétiens dans la cité.

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