Publié le 12 Mai 2015

 

 

 

Avant d’entendre le récit de l’Ascension, considérons une dernière fois les quarante jours qui ont suivi la Résurrection.

 

Qu’a fait Jésus ressuscité pendant tout ce temps ? Il est apparu à ses disciples, les entretenant du Royaume de Dieu (Ac 1, 3). Or on constate que la plupart de ces apparitions et de ces entretiens se sont produits au cours d'un repas : « Il apparut aux onze pendant qu’ils étaient à table » (Mc 16, 14). La première lecture nous montre aussi Jésus à table avec ses disciples avant de monter au Ciel (Ac 1, 4).

Saint Luc indique que Jésus mange pour prouver à ses disciples qu’il est vraiment ressuscité avec son corps : comme ils étaient saisis de frayeur et de crainte pensant voir un esprit, il mangea devant eux un morceau de poisson grillé (Lc 24, 36-43). D’autres fois, le ressuscité distribue la nourriture à ses disciples, que ce soit à Emmaüs (24, 30) ou sur le bord du lac (Jn 21, 13). Saint Pierre précise que Jésus n’est pas seulement présent à ces repas, mais qu’il y mange. Il dit que les témoins de la Résurrection sont ceux "qui ont mangé et bu avec lui après sa Résurrection" (Ac 10, 41).


Le sens de ces repas si fréquents en présence du Ressuscité s’éclaire à la lumière des enseignements de la Bible. Dans la Sainte Ecriture le repas exprime la joie, surtout le repas sacré en présence de Dieu : « Vous ferez vos repas sacrés devant Jahvé votre Dieu, et vous vous réjouirez vous et vos familles » (Dt 12, 7). Les repas de Jésus expriment cette joie de la présence de Dieu parmi les hommes : Jésus mangeait et buvait avec ses disciples, tandis que Jean et ses disciples jeûnaient.


A la question : « Pourquoi, tandis que nous et les pharisiens nous observons le jeûne, vos disciples ne l’observent-ils pas ? », Jésus répond : « Les amis de l’Epoux peuvent-ils être dans la tristesse tant que l’Epoux est avec eux ? » (Mt 9, 14-15). Jésus précise ainsi que les repas qu’il prend avec les hommes sont l’expression d’une joie nuptiale en sa présence. Il compare même le Royaume qu’il est venu apporter à un repas de noces : « Il en va du Royaume des Cieux comme d’un roi qui fit un festin de noces pour son fils. Il envoya ses serviteurs convier les invités (…) avec ces mots : Dites aux invités : Voici, j’ai apprêté mon banquet, mes taureaux et mes bêtes grasses ont été égorgés, tout est prêt, venez aux noces » (Mt 22, 2-4).

L’Apocalypse  décrit aussi le Royaume futur comme un festin de noces avec l’Agneau : Une foule immense clamait dans le ciel : « Soyons dans l’allégresse et dans la joie, rendons gloire à Dieu, car voici les noces de l’Agneau (…). Heureux les invités au festin de noces de l’Agneau » (Ap 19, 7-9).


Par la Résurrection de Jésus, le Royaume futur est présent, et le monde nouveau est déjà commencé. En effet, au cours du dernier repas pris avec ses disciples avant sa Passion, Jésus leur avait dit : « J’ai désiré vivement manger cette Pâque avec vous, avant de souffrir ; car, je vous le dis, je ne mangerai plus jusqu’à ce qu’elle soit accomplie dans le Royaume de Dieu (…). Je  ne boirai plus désormais du fruit de la vigne jusqu’à ce que le Royaume de Dieu soit venu » (Lc 22, 15-16.18). Jésus a montré, en mangeant avec ses disciples après sa Résurrection, qu’il inaugurait avec eux le festin dans le Royaume.


Sitôt le Christ remonté au Ciel, les disciples se réunissent pour rompre le pain dans l’allégresse (cf. Ac 2, 46), montrant que l’Eucharistie prolonge dans l’Eglise la joyeuse expérience des repas pris avec le Ressuscité.

 

Par son Ascension Il ne nous quitte pas, mais il se rend présent dans le Sacrement de l’Eucharistie ; Il ne mange plus avec les hommes, mais il se donne en nourriture. La vision cesse, mais la communion est pleine. Dès lors, réjouissons-nous. Alléluia !

 

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Rédigé par un moine OSB +

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Publié le 12 Mai 2015

 

en union de prières pour lui,  sa famille

sincères condoléances.

 

 

Le jeune militaire disparu retrouvé mort à Argentine, en Savoie

 

18 h 30: épilogue tragique pour le militaire disparu depuis samedi dans le massif de La Lauzière, en Maurienne. Son corps sans vie a été retrouvé, ce mardi, vers midi. Il a fait une chute de plus d’une centaine de mètres sur un névé, dans le secteur de La Balme à environ 2100 mètres d’altitude.

11h30 : la voiture du randonneur, une Twingo blanche, a été retrouvée sur un parking au centre du village d' Argentine. Louis, un habitant, a vu le jeune homme samedi après-midi vers 14 h-14h30, sortir de sa voiture et prendre de l'eau à un bassin, un peu plus loin. C'est en lisant le Dauphiné Libéré, mardi matin, qu'il a appris la disparition du randonneur. Selon lui, il a pu emprunter les sentiers de La Balme ou de Montoutin. "Il y a tellement de chemins et la forêt est tellement grande et escarpée...". Quelques mots qui en disent long sur la difficulté des recherches sans connaître d'itinéraire exact. Les gendarmes n'ont rien retrouvé dans la voiture, semble-t-il, qui pourrait aiguiller leurs investigations.

 

source.

 

 

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Rédigé par Philippe

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Publié le 12 Mai 2015

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Rédigé par Philippe

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Publié le 12 Mai 2015

2014-08-SFXMission-05

 

 

Paroissiennes de la Fraternité Saint Pierre à Vancouver aideront avec la distribution de nourriture, construction de maisons, et l’enseignement de l’anglais

Du 27 juillet au 10 août Lucy et Bernadette Bonner, de la paroisse Holy Family à Vancouver, iront au Pérou avec la FSSP et d’autres jeunes bénévoles provenant d’autres paroisses de la FSSP.  Ce voyage missionnaire comprendra plusieurs oeuvres charitables:  travail dans les orphelinats, hôpitaux, distribution de nourriture aux pauvres et démunis, etc…

Ces jeunes filles doivent ramasser 3000$ chacune (un total de 6000$) pour qu’elles puissent y aller ensemble.   Ce faisant, elles deviendraient les premières canadiennes à y participer.

Vos dons peuvent êtres transmis ici:  http://www.gofundme.com/okwq7w  (elles ne peuvent pas vous donner un reçu d’impôt, cependant).

Elles promettent de nous envoyer un résumé de leur expérience, ainsi que des photos, lors de leur retour.

Vos dons seraient fait de façon anonyme;  cependant, elles vont offrir leurs sacrifices, manques de comfort, prières quotidiennes, communions, et joies pour leurs bienfaiteurs.

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Rédigé par Philippe

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Publié le 12 Mai 2015

Vers la béatification de Marthe Robin ?

Peu de médiatisation est faite autour de la personne et de la vie de Marthe Robin mais les dernières nouvelles de sa cause de béatification laissent envisager que "son heure approche" ! Dans les Foyers de Charité qu'elle a fondés et pour toutes les personnes qui l'ont connue, l'espoir est vif de la savoir un jour bienheureuse et peut être sainte.

Depuis le 7 novembre 2014, Marthe Robin est déclarée "vénérable" en raison de "la reconnaissance de ses vertus héroïques". Il y a quelques semaines, un dossier présentant une "guérison inexpliquée" attribuée à l'intercession de Marthe a été déposé à Rome. Il est en cours d'étude auprès de deux commissions de médecins. En cas d'avis favorable de leur part, la Congrégation pour la Cause des Saints pourrait reconnaître le miracle. Le procès se trouve donc dans une nouvelle étape décisive.

Père Charnin, comment vivez-vous l'attente de l'éventuelle béatification de Marthe Robin dans les Foyers de Charité ?

La grande humilité de Marthe nous invite à la discrétion depuis le début de la postulation. Nous ne voulons pas interférer dans l'étude de la cause ni anticiper le jugement de l'Eglise. Nous attendons que la Congrégation se prononce sur l'étude du miracle. Nous savons bien que le  rayonnement de Marthe Robin dépasse largement l'œuvre qu'elle a fondée... Comme le dirait Honorine Grasset, porte-parole des Foyers de Charité, son témoignage lumineux de vie et d'espérance rejoint les croyants et les non-croyants. "Marthe Robin transmet la joie de l'Evangile".

Mais comment son humilité et sa petitesse l'ont t'elle mené à obtenir ces "vertus héroïques" ? N'y a t'il pas là une incroyable ambivalence ?

Comme pour de nombreuses figures de sainteté, Marthe puisait dans sa faiblesse toute sa force et elle trouvait de la joie dans sa souffrance vécue par amour. Son œuvre a été très féconde alors que sa vie était apparemment stérile aux yeux du monde. Concernant les vertus théologales qu'on lui reconnait, l'héroïcité de sa foi s'exerçait dans sa fidélité à traverser les épreuves et dans ses combats spirituels. Son espérance se manifestait dans son dépouillement total préfigurant le bonheur céleste en Dieu. Sa charité poussée à l'héroïsme se montrait à travers l'offrande de sa vie et dans sa prière. "Je ne suis qu'un signe" , disait-elle.

Quel exemple de sainteté nous donne t'elle aujourd'hui ?

Non seulement celui d'une vie faite d'humilité et de foi mais aussi le témoignage moderne que l'amour de Dieu est à l'œuvre dans la vie de chaque baptisé. Comme elle a été alitée dès son plus jeune âge, Marthe Robin a donné l'exemple d'une possible consécration de sa condition de laïque grâce à son seul  baptême, de façon initiale, fondamentale et définitive.

Son inspiration pour le renouveau de l'Eglise, qu'elle appelle "la Pentecôte de l'amour", a eu d'importantes répercussions avec la fondation des Foyers de Charité et le jaillissement de communautés nouvelles. En quoi Marthe Robin apparaît-elle aussi comme un signe pour l'Eglise ?

"L'intuition fondatrice" de Marthe Robin s'appuie sur l'expérience de la prière et l'approfondissement de la foi. C'est cette intuition qu'elle a mis en pratique dans les Foyers de Charité, dès 1936, en faisant développer des retraites spirituelles pour les laïcs. Puis, après le Concile Vatican II, Marthe Robin a soutenu par sa prière et son offrande des communautés nouvelles qui continuent de se réclamer d'elle. Pour correspondre à son statut, ces communautés sont composées de laïcs consacrés par le baptême. Elles sont  destinées à vivre comme des "signes" dans l'Eglise. Ainsi, son œuvre pour le renouveau de l'Eglise continue de se développer à travers le renouvellement de vocations.

Pourquoi, selon vous, Marthe Robin serait canonisable ?

Pour les raisons que je viens de soulever, les signes que nous a laissés Marthe Robin à travers sa vie et son œuvre sont très précieux pour chaque baptisé et pour l'Eglise. On ne canonise pas quelqu'un pour ses charismes qui l'ont rendu célèbre mais pour ses exemples imitables. Marthe Robin n'a cessé de montrer à tous ses visiteurs, son immense capacité d'écoute, d'attention et de réconfort. S'ajoutent à cela son don de conseils et sa joie qui l'ont rendue tellement "aimable" pour tous !

 A Marthe Robin, on peut encore demander : Que ferait Jésus à ma place?

 Elle répondrait : "On va prier ensemble".

 

Diocèse de Versailles

 

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Rédigé par Philippe

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Publié le 12 Mai 2015

Nous voyons ici Mariam avec le voile d’une carmélite : celui-ci est blanc et est le signe que Mariam a choisi d’être une sœur converse, occupée de services humbles dans la communauté.

 

Pau : le Carmel

 

Mariam y est reçue avec joie en juin 1867, et y trouvera toujours amour et compréhension au milieu de tout ce qu’elle aura à traverser. Elle prend l’habit le mois suivant et reçoit le nom de Sr Marie de Jésus Crucifié. Elle insiste pour être sœur converse, se sentant toujours plus à l’aise dans le service des autres, et ayant du mal à réciter l’Office divin en raison de son ignorance de la lecture. Sa simplicité, sa générosité lui conquièrent les coeurs. Cette parole, au sortir d’une extase, illustre son comportement : « Où est la charité, Dieu est aussi. Si vous pensez à faire le bien pour votre frère, Dieu pensera à vous. Si vous faites un trou pour votre frère, vous y tomberez ; il sera pour vous. Mais, si vous faites un ciel pour votre frère, il sera pour vous. » Elle n’est pas parfaite pour autant, et se reproche par moments ses vivacités.

Don de prophétie, attaques du démon ou extases… parmi toutes les grâces divines dont elle est comblée, il y a la perception très forte de son néant en face de Dieu, et lorsqu’elle parle d’elle-même en s’appelant « le petit rien », c’est vraiment l’expression profonde de son être. C’est ce qui lui fait pénétrer l’insondable profondeur de la miséricorde divine où elle trouve sa joie et ses délices, sa vie. « L’humilité est heureuse d’être un rien, elle ne s’attache à rien, elle ne se fatigue jamais du rien. Elle est contente, heureuse, partout heureuse, satisfaite de tout… Bienheureux les petits ! » Là est la source de son abandon au coeur des grâces les plus étranges comme au cœur des événements humains les plus déconcertants.


L’humilité

 

L’âme humble devient lumière ; elle vit dans la vérité ; elle arrive jusqu’à Dieu, et Dieu s’abaisse jusqu’à elle . L’humilité lui fait un chemin pour parvenir aux autres vertu. L’orgueilleux est comme le grain de froment jeté dans l’eau : il enfle, il grossit. Exposez ce grain au soleil, au feu : il sèche, il est brûlé. L’humble est comme le grain jeté en terre ; il descend, il se cache, il disparaît, il meurt, mais c’est pour reverdir au ciel.

Quand on cueille les olives, on le fait avec le plus grand soin ; on ramasse toutes celles qui tombent par terre, afin d’en extraire l’huile. Cherchez partout avec un soin égal des occasions de pratiquer l’humilité. L’huile donne la lumière ; l’humilité a la lumière de Dieu ; elle fait voir Dieu.

Considérez les abeilles ; elles voltigent de fleur en fleur, et elles entrent ensuite dans la ruche pour composer le miel. Imitez-les ; cueillez partout le suc de l’humilité. Le miel est doux ; l’humilité a le goût de Dieu ; elle fait goûter Dieu. Travaillez tous les jours à acquérir l’humilité. Lorsqu’on oublie d’arroser les arbres que l’on vient de planter, ces arbres meurent. Si vous oubliez de pratiquer tous les jours l’humilité, l’arbre de votre âme se dessèchera…

Il n’y a que l’amour qui peut remplir le cœur de l’homme . Le juste avec l’amour et une pincée de terre est rassasié ; mais le mauvais, avec tous les plaisirs, les honneurs, les richesses a toujours faim, toujours soif. Il n’est jamais rassasié. Au Ciel, les plus beaux arbres sont ceux qui ont le plus péché, mais ils se sont servis de leurs misères comme d’un fumier qui entoure le pied. Je demande au ciel, à la terre, à la mer, aux arbres, aux plantes, à toutes les créatures : « Où est Jésus ? ». Alors, toutes me répondent sur le même ton : « Dans un cœur droit et un esprit humilié ! »

Voyez le ver de terre ; à mesure qu’il s’enfonce, sa protection s’accroît . Par contre, s’il se montre, on l’écrase. le ver, quand la glace vient, la terre est sa chaleur ; quand c’est le soleil, la terre devient sa fraîcheur. Comprenez que l’humilité ne fait état de rien et est heureuse de tout. Elle possède la paix en ce monde et la joie dans l’autre.

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Rédigé par Philippe

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Publié le 11 Mai 2015

Rédigé par Philippe

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Publié le 11 Mai 2015

Rédigé par Philippe

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Publié le 11 Mai 2015

entrée au noviciat : mort de dom Delatte, fondation de Fontgombault.

 

Depuis ma petite enfance, j'ai pensé consacrer ma vie à Dieu, mais comme je ne voyais pas très clair sur la façon de réaliser ce projet, j'ai remis à plus tard la décision à prendre. Ce n'est que vers ma 17ème année que je pensais à prendre une décision, et j'étais fort embarrassé. Que choisir ? Clergé séculier ? Missions ? Dominicain ? Jésuite ? Mes parents étaient très favorables à cette orientation religieuse, et ils n'ont jamais fait pression sur moi. Ma mère m'a dit, seulement après mon ordination, qu'à ma naissance elle m'avait offert à Dieu pour que je sois prêtre ; et elle a prié toute sa vie à cette intention. Dieu l'a exaucée et m'a donné sa grâce pour que je puisse réaliser cet appel qui venait de Lui-même.

Vers l'âge de 18 ans, alors que j'étais totalement dans l'incertitude sur le choix à faire, ma mère qui ignorait mes hésitations, me dit : « Puisque tu veux être prêtre, il serait bon pour toi que tu connaisses la vie monastique ». Ma mère m'a dit plus tard qu'elle n'avait jamais pensé que je devienne moine. Quant à moi, un petit voyage dans l'inconnu ne m'était pas désagréable. J'acceptais. Ma mère écrivit donc à Solesmes où elle connaissait un moine et lui demanda que l'on m'accepte comme hôte pendant une semaine. Ce qui ne posa pas de problème.

J'arrivais donc à Solesmes une après-midi pluvieuse. Les bâtiments devenus humides étaient tout noir. Ma première impression fut sinistre. Le lendemain, il faisait beau. Je pris contact avec le moine que ma mère connaissait, et celui-ci, avec beaucoup de dévouement, passa son temps à me faire comprendre ce qu'était la vie monastique que j'ignorais totalement. Il sut me faire apprécier la liturgie célébrée à Solesmes avec le plus de perfection possible. On sentait que les moines qui vivaient là, mettaient tout leur cœur à chercher Dieu. Mais je restais au stade de l'information. Je quittais Solesmes au bout de mon séjour de huit jours sans avoir pris de décision : ni oui, ni non.

De retour à la maison, le « virus monastique » se mit à me travailler et au bout de trois semaines, ma décision était prise : c'est au monastère que Dieu m'appelait. Je retournais alors à Solesmes où le Père Maître des novices me reçut très cordialement. Je ne l'avais pas vu lors de mon premier séjour. Après les salutations d'usage, il me dit un peu brutalement : « Pourquoi voulez-vous rentrer ici ? » Je lui répondis : « Pour chercher Dieu. » Il parut étonné de ma réponse. À cette date, je n'avais pas encore lu la Règle de saint Benoît et j'ignorais que je prononçais les paroles mêmes qui figurent dans la Règle. Au bout de trois jours, la décision définitive était prise. Je rentrerai à Solesmes après le pèlerinage à Lourdes que j'avais décidé auparavant.

Deux mois après, je rentrai au noviciat qui comprenait alors une vingtaine de jeunes frères. C'était en 1946, et, à cette époque, les difficultés de la guerre avaient orienté vers Dieu beaucoup de jeunes. Je m'habituai rapidement à la vie du noviciat qui est très proche de celle de la communauté. Cette vie me plaisait beaucoup et j’approfondissais petit à petit, sans heurt, toutes les pratiques monastiques, l'étude de la liturgie, la recherche de Dieu, la vie fraternelle en commun avec des jeunes qui avaient le même idéal que moi. Au bout de neuf mois je passais de l'état de postulant à celui de novice, et, un an plus tard, j'émis les premiers vœux qui m'engageaient pour trois ans.

Après deux ans de profession triennale, je passais à la communauté et je commençais à mener la vie monastique comme tous les moines. Les premières années étaient consacrées aux études concernant la vie monastique, la philosophie et la théologie. Ce furent de bonnes années vécues uniquement au Monastère : nous y restions pour nos études car nous avions sur place des moines compétents pour nous former.

Après l'ordination sacerdotale, la vie se modifia. Sans négliger les études personnelles pour compléter la formation spirituelle et intellectuelle, il fallut tenir sa place dans la vie courante du monastère. Chacun reçut une charge nécessaire pour faire vivre la communauté : entretien des bâtiments, accueil des hôtes, éditions de livres ou de disques, travaux du jardin, fabrication des vêtements pour les moines, service de la cuisine, etc. Certains continuaient leurs études, l'atelier de la Paléographie musicale utilisait les capacités d'un certain nombre de moines dont les travaux permirent la restauration du Chant Grégorien. Pratiquement nous étions tous très occupés et l'on ne s'apercevait pas que le temps passait très vite. Nous avions déjà passé 20 ans, 30 ans de notre vie au monastère sans nous être aperçus que notre entrée ne datait plus d'hier, et nous avions conscience d'approfondir ce pourquoi nous étions rentrés : pour chercher Dieu.

Pour ce qui me concerne, jeune étudiant, j'ai commencé à travailler à l'atelier d'entretien (10 ans), ensuite à la bonne marche du service de la cuisine (7 ans). De là, je passais à la cellérerie (économat) pour tenir les écritures (5 ans). Enfin, à la mort du Père économe, je fus chargé de le remplacer, et cela dura 35 ans. Au bout de cette période le Père Abbé me déchargea de ce travail et je trouvai alors une vie beaucoup plus compatible avec l'idéal monastique que j'avais toujours désiré : beaucoup plus de lectures, de prières personnelles, d'approfondissement de la vie monastique, une expérience toujours plus grande que Dieu m'aime et me témoigne sa miséricorde. C'est bien Lui et Lui seul que je désire de tout mon cœur aller rejoindre. La mort ne m'effraie pas. C'est ce simple désir de le rejoindre au ciel qui m'habite de plus en plus.

En résumé, j'ai mené à Solesmes une vie qui m'a permis d'approfondir la recherche de Dieu, et je ne regrette rien.

 

Frère Jean Dion osb+

 

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Rédigé par Philippe

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Publié le 11 Mai 2015

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